Notes Secrètes d’un Gourou


18 Mars 1952
9 Mai 1952

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19 Mars 1952

Le procès est déjà gagné, et il ne reste plus qu’à ce que le maire entre dans son bureau pour qu’il me remette le ticket de liberté.

Aujourd’hui, ils célèbrent la fête de San José, et j’ai entendu dire que le maire “dit” qu’il “fait la fête”. Un disciple m’a informé qu’à dix heures (10h) le maire ira au bureau, “apparemment” pour me remettre le ticket de liberté. Je me demande : Le maire va-t-il abandonner, même momentanément, “la fête” en se souvenant de mon humble personne ?

Deux disciples fidèles sont venus de Barranquilla pour me rendre visite. J’ai répondu à leurs salutations en disant :

Ici, ils m’ont enfermé dans cette prison “soi-disant” pour le crime très grave de guérir les malades. Les deux disciples me répondirent pensivement : “De sorte que faire le bien serait considéré comme faire le mal ?” J’ai immédiatement continué la conversation en leur disant : Ici je me sens joyeux et puissant, rien ne me fait peur, et j’ai fait de ma prison un monastère. C’est ainsi que se gagnent les degrés ésotériques…

J’ai parlé un peu plus avec mes disciples, et ils se sont retirés pensifs, espérant qu’à dix heures du matin je serai libéré. Mais je continue à me demander : le maire quittera-t-il sa “fête” parce qu’il se sera souvenu de moi ?

Effectivement, il est plus de 10 heures du matin, l’heure mentionnée par le maire ; onze heures du matin approche et le maire n’est pas venu au bureau. Il “fait la fête”.

Mon avocat et don Julio Medina V. sont allés au palais à l’heure proposée par le maire, mais tout a été inutile, le maire n’est pas arrivé, “il fait la fête”.

Certes, aujourd’hui est le jour de la célébration de San José, et il n’y a pas de service administratif ; mais le maire a donné sa parole hier soir qu’à 10h il irait à son bureau, juste pour me donner le ticket de liberté, et pourtant “la parole” n’a pas été tenue. Pour quelle raison ?

Il y a quelques années, tant de documents, de certificats ou d’exigences n’étaient pas nécessaires pour faire des affaires. Un homme donnait “sa parole” et la parole de cet homme était son “document”. Aujourd’hui les choses ont changé, l’homme a déjà perdu la notion de la responsabilité de la parole, et même dans les fonctions judiciaires seuls l’encre et le papier sont réglementaires.

Dans les temps anciens, il était interdit aux Initiés de parler publiquement des anciens cataclysmes, de peur de les faire revivre. Les Initiés savaient bien que la parole a un rapport intime avec les quatre éléments de la nature, et que parler d’un cataclysme, c’est autant l’évoquer et le faire revivre ; et pour cette raison il était interdit aux Initiés de parler des anciennes catastrophes hors du temple.

Chaque parole se cristallise à travers les Tattvas, et c’est ainsi que l’humanité a créé sa vie actuelle (désastreuse et terrible), à travers le pouvoir de la parole. Dans la passion de Notre Seigneur Jésus-Christ, il était impossible que le “coq” manque. Cet animal symbolise le “Verbe”…

Dans la haute maçonnerie ésotérique, le chakra laryngé est représenté par le degré occulte du “coq”.

Lorsque la Kundalini atteint le “canon” ou vertèbre lié à la glande thyroïde, le coq de la passion chante. Toute la puissance du Verbe réside dans la force sexuelle du coq.

Les cinq voyelles de la nature : I. E. O. U. A. vivent en résonnant dans toute la nature.

La voyelle “I” fait vibrer les glandes pituitaire et pinéale, et nous donne le pouvoir de clairvoyance.

La voyelle “E” (prononcer é) fait vibrer la glande thyroïde, et nous donne le pouvoir de l’ouïe occulte.

La voyelle “O” fait vibrer le centre du cœur, et nous donne l’“Intuition”.

La voyelle “U” (prononcer ou) réveille notre plexus solaire, et nous donne le pouvoir de “télépathie”.

La voyelle “A” éveille nos chakras pulmonaires et nous donne le pouvoir de nous souvenir des réincarnations passées. Une heure de vocalisation quotidienne nous ouvre tous ces pouvoirs cachés. Ils seront vocalisés ainsi :

Iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii…

Ééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééé…

Ooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo…

Uuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu…

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa…


*  *  *


Marie Madeleine a été remplie de terreur quand elle a entendu le sifflement du Fohat et a entendu trois fois le mot “Tibo” “Tibo” “Tibo”, qui a condamné le Christ à la tragédie du Golgotha. Marie était au pied d’un mur quand elle entendit avec son ouïe occulte la terrible sentence. Et c’est que dans l’éternité il y a une langue sacrée dans laquelle parlent tous les Maîtres de l’humanité : c’est la langue d’or, dans laquelle parlent les Dieux et les anges. C’est le Verbe créateur.

“TALITHA CUMI” disait le Christ lorsqu’il accomplissait une œuvre de résurrection. “TALITHA CUMI” est un mantra pour ressusciter les morts.

Huiracocha a déclaré : “À celui qui sait, la parole donne pouvoir ; personne ne l’a prononcée, personne ne la prononcera, sinon celui qui l’a incarnée.” C’est-à-dire celui qui s’est déjà pleinement réalisé.

Voyons quelques mots du grand Verbe de lumière :

  • AIBU (Mot de salutation)
  • AEODON (Affliction)
  • MASLEIM (Devoir)
  • SHU SHA SHU (Inconvenant, impudique, etc.)
  • PITRES (Canons ou vertèbres de l’épine dorsale)
  • VENAR (Le vénérer)
  • PRESEM (Supérieur)
  • REIDISTISTINA (Rétablir)
  • EQUIDENCIAS (Dégâts)

Le Christ a enseigné un grand mantra pour guérir les malades : “EPHPHATHA” (“ouvre-toi”) pour ouvrir les oreilles des sourds et des bègues. (cf. Marc 7:32-37)

Tout ce grand Verbe de lumière constitue un langage sublime. Voyons quelques autres mots du grand Verbe d’or :

  • ANDUDU
  • URURU
  • KUYO

Ces trois paroles sont prononcées par les prophètes en méditation profonde, pour prophétiser, puis ils contemplent l’avenir en extase :

  • JA : Le roseau, ou la canne sacrée de notre colonne vertébrale.
  • PA : Arbre laiteux d’Argentine ; il symbolise le sang rédempteur.
  • BRAHAME : “Adam-Ève.” Masculin-féminin, cause de tout ce qui existe.

Le Verbe de lumière est un Verbe infini, et les Dieux s’en servent pour créer. Les racines ultimes de toutes les langues se trouvent dans cette grande grammaire cosmique universelle, que parlaient les hommes d’Arcadie. C’était le temps où coulaient les rivières de lait et de miel, c’était l’époque des “Titans”…

« Au commencement était la Parole (le Verbe), et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue. »

Jean 1:1-5

Lorsque Hadit, notre serpent igné, atteint le larynx et que nous recevons le degré du “coq”, alors nous prononçons le Verbe d’or, et créons comme les Dieux, avec le pouvoir de la parole. C’est pourquoi notre Rituel (égyptien) dit : “Sois, ô Hadit ! mon secret, le mystère gnostique de mon Être, le point central de ma connexion, mon cœur même, et fleuris, devenue Verbe, sur mes lèvres fécondes !”

Lorsque la Kundalini atteint déjà notre gorge, elle fleurit sur nos lèvres fertiles, faite Verbe. Les anges peuvent créer n’importe quoi avec la pensée et le matérialiser par des paroles. La façon de prononcer le Verbe d’or est la magie sexuelle.

Le soleil de cet après-midi se couche déjà et je suis toujours enfermé en prison en attendant le ticket de liberté. Le maire est à la fête, et je dois être patient…

Un magicien noir incarné dans un corps physique vient de venir me “tenter”, c’était le “Judas” de mon Initiation. Il m’a donné un faux message essayant de m’induire en erreur, et j’ai répondu avec compassion au magicien noir : “Ce message est pour toi ; applique-le !” Le ténébreux est parti.

À ce moment-là, l’avocat est arrivé avec le ticket de liberté. J’ai reçu le billet calmement et sereinement, et j’ai dit au revoir aux gendarmes ; c’est ainsi qu’aujourd’hui s’est terminé. Je suis rentré chez moi et j’y ai trouvé Frère Julio et beaucoup d’autres Frères spirituels qui m’ont reçu avec joie et m’ont étreint.


*  *  *


CE QU’ÉTAIENT LES SPIRITUALISTES DU XXe SIÈCLE

Enfants du Verseau, je vais maintenant vous dire ce qu’étaient les “spiritualistes” du 20e siècle :

Toute une horde de pseudo-savants se disputaient la suprématie la plus abjecte et la plus abominable que l’histoire du monde ait jamais connue. De “nouvelles” écoles se fondaient chaque jour, faisant les promesses les plus flatteuses et n’ayant vraiment d’autre objectif que le porte-monnaie. “Rojistes”, Théosophes, Rosicruciens, Spiritualistes, Chérenzistes. Les “Tentistes de Capirote” [7] (et des progénitures similaires dans chaque pays), avec une variété infinie d’arômes et de nuances, se sont réunis dans une terrible lutte pour la suprématie, dans la compétition la plus féroce qui ait jamais été connue concernant la marchandisation des âmes.

Partout et en tout lieu, d’innombrables imposteurs, prétendus Maîtres et même des “Avatars”, apparaissaient constamment. Tous prenaient les poses piétistes les plus variées et donnaient les conférences les plus éloquentes, que des centaines d’imbéciles applaudissaient avec une frénésie folle. C’étaient les spiritualistes du XXe siècle.

Qu’étudiaient-ils ? Des théories.

Que lisaient-ils ? Des théories.

Que savaient-ils ? Des théories.

Tous étaient pleins de fornications, d’adultères, et quand moi, Aun Weor, je les ai invités à la chasteté et leur ai enseigné la puissante sagesse du serpent sacré, alors, terrorisés, ils m’ont répondu que la Chasteté Scientifique était impossible, et ils ne sont donc pas entrés dans l’Éden, ils n’ont même pas laissé entrer les autres. C’étaient les spiritualistes du XXe siècle.

Tous rejetaient les messages des mondes supérieurs et ne s’affiliaient qu’aux écoles qui leur permettaient de forniquer. Ces gens ne voyaient ni n’entendaient, ni ne comprenaient le langage de la lumière, et ils ne savaient que discuter de théories et encore de théories. C’étaient les spiritualistes du XXe siècle.

Quand moi, Aun Weor, j’ai compris l’orgueil et la vanité de ces gens, j’ai tourné le dos à ces cliques de moralisateurs et je suis allé avec les enfants du peuple. J’allais avec les humbles, avec les simples, avec les pauvres exclus de la vie, avec les enfants du peuple : ce peuple torturé, ce peuple abattu et humilié quotidiennement par les malfaiteurs, et plein d’euphorie, je m’écriais :

Seigneur !, Seigneur !, Seigneur !, voici ton peuple, aussi simple et aussi sage que le signe du Verseau, aussi grand que les pyramides d’Égypte, aussi fougueux et aussi héroïque que les actes révolutionnaires des enfants du feu.

Maintenant si l’on peut s’exclamer du haut du Calvaire :

“Déo juvanti”. Nous avons fait une race de dieux. Nous avons créé une race de héros, une nouvelle race d’anges. Guerriers, à la bataille !

Que la paix soit avec toute l’humanité.


Aun Weor



[7] “bonnets d’âne en tente”



(FIN)


18 Mars 1952
9 Mai 1952