La Charité Universelle


Introduction
2. Les familles pauvres

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La charité universelle

Une analyse approfondie nous amène à la conclusion que la charité doit être consciente. L’amour est la loi, mais l’amour conscient. Les grands de la terre disent constamment : “Je fais beaucoup d’aumônes, je suis très charitable…” Quand un puissant dépense quelques pesos dans quelque charité publique, il le proclame aux quatre vents par la presse et les médias, à la radio, et tout le monde dit : “C’est un homme bon…” Pourtant, malgré tant de proclamations et tant de propagande, les rues de la ville sont pleines d’hommes qui ont perdu leur travail, de mères qui se donnent pour un morceau de pain pour subvenir aux besoins de leurs enfants affamés. Des estropiés qui mendient ou qui essaient de travailler en vendant des loteries, des journaux, etc., pour ne pas mourir de faim ; des parents à la recherche d’un emploi, etc. Et pourtant on parle de charité… C’est la triste ironie du monde. Où est la charité ?

Il y a une tendance fatale chez les êtres humains à se considérer toujours supérieurs aux malheureux dans la vie. Le banquier, l’homme d’affaires, la dame élégante, passent dans la rue, arrogants, hautains, et lorsqu’ils trouvent un paria de la vie sur leur chemin, ils ne le regardent pas et s’ils le font c’est pour lui jeter fièrement une pièce. Ces gens arrogants ne veulent pas se rendre compte que le mendiant, l’invalide, l’homme sans travail, la mère affamée, ne sont pas moins que n’importe qui. Qu’ils sont comme nous. Qu’ils sont nos Frères.

Nous sommes tous humains et à ce titre nous formons une grande famille : La Famille Humaine. La douleur de tout être humain affecte d’une manière ou d’une autre toute la famille.

La charité bien comprise signifie la pleine reconnaissance des Droits de l’Homme. Il n’est pas juste que quelques-uns aient le bonheur d’avoir leur propre maison, une voiture de luxe, des revenus, etc., tandis que la grande majorité succombe à la misère. Il n’est pas juste que l’élégante dame s’amuse dans son manoir, tandis que la pauvre mère se sent fatiguée et affamée à la porte, réclamant un morceau de pain. Nous sommes tous humains, le sang qui coule dans les veines des malheureux coule aussi dans les veines des puissants. C’est le même sang de la Famille Humaine.

Il est absurde de regarder avec mépris nos semblables, nos frères ; il est illogique de considérer tout le monde comme un étranger, personne ne peut être un étranger dans la famille. Les puissants aident les puissants, le gouvernement aide les “illustres” et abandonne les malheureux à leur sort.

La société actuelle doit passer par une réforme sociale véritable et équitable. C’est le Christ Social [1]. Nous devons attiser la flamme de l’esprit avec la force de l’Amour. Nous devons développer la compréhension créative.



[1] Le Christ Social est le titre d’un livre de l’auteur, publié en 1964.


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2. Les familles pauvres