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La Raison d’Être de la Justice Objective

Le domaine de la justice est très important. Il est clair qu’il existe deux types de justice, et, avant tout, cela doit être classifié, car une chose est la justice subjective et autre chose est la Justice Objective. Une chose est la justice de ce monde, les tribunaux subjectifs, et autre chose sont les Tribunaux de la Justice Céleste, ce sont deux choses différentes.

Ainsi, il faut faire une pleine différenciation entre la justice qui est subjective, qui s’achète et qui se vend, et la Justice Objective, où il n’est pas possible de soudoyer le juge ; les Tribunaux de la Justice Céleste sont complètement différents. Cela vaut la peine de comprendre ce domaine de la justice.

Mais bon, que peuvent savoir les gens communs et courants sur la justice ? Absolument rien. Que savent-ils de la justice ? Que peuvent savoir les gens à la Conscience endormie sur ce qui est juste, sur ce qui est injuste, sur ce qui est bon et sur ce qui est mauvais ? Ils ne savent rien de rien. Une chose est bonne lorsqu’elle leur convient et mauvaise lorsqu’elle ne leur convient pas. C’est ainsi.

Ce sont les concepts du bien et du mal chez les gens à la psyché subjective, parmi les gens de la justice subjective. Mais avoir conscience du bien et du mal… ils n’ont pas conscience de cela, ils ne savent rien sur ce qui est bon, ils ne savent rien sur ce qui est mal. Ils dorment profondément, ce sont des machines, des machines qui agissent poussées par des forces qu’ils ne connaissent pas.

Si une catastrophe, par exemple, survient dans le Cosmos, le type d’ondulations vibratoires qui arrive et touche les machines humaines, fait des choses terribles, et des millions de ces machines humaines se lancent, alors, dans la guerre contre d’autres millions de machines. Des machines contre des machines, que vont-ils savoir du bien et du mal ? Ils arborent des drapeaux, des emblèmes, ils disent qu’ils vont se battre pour la liberté, pour la justice, pour la démocratie. Ces gens peuvent-ils savoir ce qui est bon, ce qui est mauvais ?…

Indubitablement, dans le bon il y a quelque chose de mal et dans le mal il y a quelque chose de bon. Il y a beaucoup de vertu chez les méchants et il y a beaucoup de méchanceté chez les vertueux ; ceux qui sont endormis peuvent-ils savoir cela ?

En effet, avec les mêmes vertus on peut nuire aux autres ! Voulez-vous savoir, en quelle occasion, le mal que j’aurais pu faire ? Quelqu’un, dont je ne mentionnerai pas le nom, a imprimé certaines de mes œuvres, non dans sa propre imprimerie, mais dans l’imprimerie du gouvernement. Il ne l’a pas fait dans de mauvaises intentions, mais pour le bien, mais le gouvernement a fini par le savoir. Comme cette personne était l’administrateur de cette imprimerie, évidemment le gouvernement a protesté et l’a mis en procès. Il fallait une charge et un témoin. Alors, l’accusé a nommé comme témoin un ancien employé. Il a dit qu’il pouvait assurer que ce monsieur « X » lui avait demandé d’imprimer ces œuvres. Ces œuvres étaient financées par ce monsieur, par conséquent ce n’était pas le gouvernement qui avait été le « payeur » dans l’édition de ces œuvres.

Mais il s’est avéré que ce monsieur, le supposé témoin, n’avait pas alors voix au chapitre. Cependant, en homme amoureux de la vérité, de la justice et de la droiture, il me dit : « Que dois-je faire ? Je considère que ce monsieur m’a nommé injustement comme témoin. Il a dit que je lui avais demandé d’imprimer des œuvres pour se défendre, mais je ne lui ai pas demandé de les imprimer. Si je dis non, c’est la prison ! Si je dis oui, il ne va pas en prison, mais comment vais-je pouvoir mentir alors que je suis habitué à dire la vérité et rien que la vérité ? Comment vais-je pouvoir dire que je lui ai demandé d’éditer tels ou tels livres si je ne lui ai jamais demandé de les éditer ? Ce serait une tromperie, un mensonge. Je suis gnostique et je suis sur le sentier de la droiture, par conséquent je ne vais pas mentir ».

Indiscutablement, avec la vertu de la sincérité et de la vérité, cet homme, de ce fait, allait condamner un malheureux à la prison, qui sait combien d’années, n’est-ce pas ?… Il m’a demandé conseil, que lui ai-je dit ? Je lui ai dit :

— Eh bien ! Avec les vertus aussi on peut faire beaucoup de mal, ne faites pas de mal avec les vertus ! Une vertu mal placée devient une injustice.

— Et alors ?

— Dites que oui, vous avez demandé d’éditer ces livres. C’était des livres qui étaient pour la Grande Cause, pour le bien de l’humanité, des livres… les nôtres.

Bon, il a écouté le conseil. Il a menti. Il n’a fait de mal à personne avec ce mensonge, à qui ? Au contraire, il a évité à quelqu’un d’aller en prison et de laisser une femme et des enfants abandonnés.

Alors, avec des vertus aussi on peut faire du mal, c’est évident. Il est injuste de mal utiliser les vertus, car on peut faire du mal aux autres avec les vertus. Croyez-vous qu’ils n’étaient pas honnêtes, les bourreaux de l’Histoire ? Croyez-vous par exemple, que les bourreaux de la guillotine, là-bas en France, ne l’ont pas fait dans le plein accomplissement de leur devoir ? C’était des hommes respectueux de leur devoir et à la lettre.

Et certains d’entre eux accomplirent même leur devoir avec un sacrifice horrible, ils laissèrent tomber le couperet de la « Gillette » sur les têtes des nobles, mais ils accomplissaient leur devoir, oui, leur vertu était impeccable, en ce sens… Et quel mal ont-ils fait avec cette vertu de l’accomplissement du devoir ? Combien de juges apparemment justes, accomplissant leur devoir de juge, ont mis de nombreux innocents en prison ?

Tout ce qui est à sa place est bon, tout ce qui n’est pas à sa place est mauvais ; ce qui est à sa place est juste, ce qui n’est pas à sa place est injuste. Le feu, par exemple, est juste et bon ; où ? Dans la cuisine. Mais qu’en est-il du feu, dans le salon, brûlant les rideaux ? Ce n’est plus juste ni bon, n’est-ce pas ? C’est mauvais et injuste. L’eau dans le lavabo est juste, elle est bonne, mais hors du lavabo, inondant les habitations, en dehors de sa place, elle est injuste, elle est mauvaise. Ainsi sont les vertus.

Être tolérant, par exemple, avec les idées d’autrui, c’est correct. Mais la tolérance, en dehors de sa place, transforme quelqu’un en complice du délit.

Que dirait-on, par exemple, d’un père de famille gnostique à cent pour cent, qui a une femme et des filles, et qui accomplit ses devoirs envers sa femme et ses filles ? Tolérant au maximum, il a prit l’habitude d’accomplir les paroles de l’Évangile qui disent : « Si on te frappe sur la joue droite, tend la gauche pour qu’on te gifle plus fort ».

Bon, supposons qu’une catastrophe se produise, qu’un groupe de bandits attaquent cette maison pour tuer la femme et violer les filles. Mais lui, dans l’Évangile, on lui a enseigné à tendre la joue gauche et à bénir ceux qui te blessent, à aimer ceux qui te haïssent… Alors, au lieu de défendre sa femme et ses filles, il bénit les voleurs, les bandits : « Oh, voleurs ! Oh, bandits ! Ne faites pas ça, ne recommencez jamais ça, parce que vous subirez un grand karma, je vous pardonne… » et les bandits sont en train de violer les filles ou de tuer la pauvre femme. Que dirait-on d’un homme comme lui ? Il accomplit apparemment l’Évangile, avec la tolérance, et pardonne les offenses, n’est-ce pas ? C’est une vertu qui n’est pas à sa place.

Alors, que faire dans ce cas ? On a posé la même question à Krishnamurti ; il n’a pas su donner la réponse. On lui a dit :

— Bon, et si tu es avec une sœur et qu’on essaie de violer ta sœur, que fais-tu ?

Il a dit :

— Je ne me trouve pas dans cette situation.

— Et si, plus tard, tu te trouvais dans cette situation-là ?

— Alors, je saurais quoi faire à ce moment-là.

Il a pris la tangente, mais il n’a pas donné la réponse comme il devrait le faire. La réalité des faits est que, si un homme à ce moment-là ne procède pas avec énergie, s’il ne dégaine pas l’épée, s’il n’a pas recours aux armes et ne s’engage pas à la lutte à mort avec les assaillants, de toute évidence, il ne se convertit pas seulement en complice du délit en se retrouvant mal « là-haut », mais il se retrouve mal, ici-bas aussi, avec les juges de la Terre, parce qu’il y a des lois qui le condamnent dans les codes pénaux. Par exemple, ici au Mexique, c’est stipulé dans le code pénal. Je ne sais pas au Venezuela, mais ici, il y a un article où on le considère comme complice, et il va en prison pour complicité avec le délit. Je ne sais pas là-bas, dans votre pays, au Venezuela, mais ici c’est un délit.

Bon, alors, que faut-il faire ? Eh bien mourir en se battant ; il faut mourir, n’est-ce pas ? Il vaut mieux mourir en se battant pour défendre sa famille, tomber pendant la lutte, que se convertir en complice du délit. Ainsi, une vertu hors de sa place est injuste et mauvaise, et c’est une vertu ! Mais elle est mauvaise.

Apprendre à vivre avec justice, c’est important. La majeure partie ne sait pas vivre justement. Ils font ce qu’ils ne devraient pas faire en voulant être justes. Réclamer ses droits ! Ne pas les réclamer c’est se convertir en complice du délit.

Quelqu’un, par exemple, nous doit une grosse somme d’argent, et nous en avons besoin, mais il nous la doit. Il a de quoi payer, nous sommes sûrs qu’il a de quoi, mais nous supposons qu’il ne veut pas payer, qu’il n’a pas envie de payer. Nous avons, alors, le devoir de demander, de réclamer nos droits devant la justice, devant les tribunaux, devant la loi. N’importe qui dirait : « Mais c’est absurde. Étant gnostique, comment, pourquoi va-t-on l’accuser ? ». Il ne s’agit pas alors d’accuser, il s’agit de réclamer ses droits, ce qui est différent.

De sorte que vous voyez ce qu’est la justice. Un gnostique pourrait dire : « Je pardonne ». À qui pardonne-t-il ? À un monsieur qui a suffisamment d’argent et qui ne veut pas payer ? C’est un pardon hors de propos. Mais si nous sommes sûrs qu’il n’en a pas, ce n’est pas la même chose… pardonner cette dette… Mais en ayant et en étant dans de magnifiques conditions et il ne veut pas ? C’est un devoir de réclamer ses droits.

Savoir vivre en accord avec cette loi de l’équilibre est fondamental. Très peu de gens savent vivre en accord avec la Loi de la Balance. Maintenant pour faire la justice par soi-même, il faut savoir la faire ; il faut apprendre à nous rendre justes.

Il existe ici, une sculpture antique qui représente la Justice comme une dame ineffable avec l’épée dégainée, debout sur une pierre cubique. Dans la main droite, elle tient une épée, dans la main gauche, la balance, et dans les plateaux de la balance, les poids de la balance. Comme habillement, une couronne en or avec laquelle elle touche sa tête, elle porte une tunique blanche et par dessus ses épaules la cape de pourpre. C’est la Justice.

Mais faire la justice en soi-même… voilà quelque chose de difficile, il faut être alchimiste. Il faut commencer par savoir ce que c’est, ce que ça signifie… Si on n’était pas alchimiste, on ne le comprendrait pas.

Avant tout, il faut savoir qu’il y a trois substances universelles desquelles jaillit tout ce qui est, a été et sera : le sel, le soufre et le mercure. Notre corps physique, en dernière synthèse, se réduit… À quoi ? Le soufre est le Feu Sacré, et le mercure l’énergie sexuelle.

S’il faut travailler ? Oui, il faut travailler. Comment ? Le soufre et le mercure…

Le soufre est, disons, entre les prisons du mercure, c’est-à-dire entre les prisons de cette matière vénérable qui est le Sperme Sacré. Au moyen de la transmutation, on obtient la libération du mercure, une substance fine et délicate avec laquelle on va créer les Corps Existentiels Supérieurs de l’Être. On libère aussi le soufre, le Feu. Le Soufre, ainsi, féconde le mercure, il le féconde ; et le sel, le soufre et le mercure se mélangent, se pénètrent et se compénètrent pour cristalliser, en chacun, les Corps Existentiels Supérieurs de l’Être. De sorte que les Corps Existentiels Supérieurs de l’Être sont composés par le sel, le soufre et le mercure.

Mais posséder ces corps est une chose, et les amener à la perfection, c’est quelque chose de complètement différent. Lorsque l’on veut perfectionner ces corps, il faut alors éliminer tous les éléments indésirables que l’on porte à l’intérieur de nous. Alors, ces corps, en les travaillant de cette manière, passent par les quatre couleurs du Grand Œuvre. Tout d’abord, ils prennent cette forme obscure et ténébreuse de Saturne. Après avoir éliminé les éléments indésirables, ils deviennent blancs, purs, ineffables.

Beaucoup plus tard, on reçoit le droit de porter le Manteau Jaune ou la Tunique Jaune. Enfin, on resplendit dans ces corps, lorsqu’ils se convertissent en véhicules d’or pur, d’or, de l’or de la meilleure qualité.

Quand on possède ces véhicules d’or pur, ils peuvent être recouverts par les différentes parties de l’Être ; alors le Christ Intime ressuscite en nous, dans notre cœur, pour se vêtir de ces véhicules, et le Christ, vêtu de ces véhicules, c’est la Pierre Philosophale. Celui qui possède la Pierre Philosophale, possède l’Épée de la Justice et la nature lui obéit.

Il a, alors, les couleurs de la pierre brute : le noir, le blanc (la Tunique Blanche), le jaune. La pourpre des rois, comme couronne, signifie qu’il a fait le Grand Œuvre. Ceci est juste parce qu’il a éliminé les Mois, ceci est juste parce qu’il a créé les Corps Existentiels Supérieurs de l’Être, et ceci est juste parce que le Christ Intime a ressuscité en lui.

La Balance ou les poids sont les poids de l’Âme. Il faut savoir travailler dans le Grand Œuvre en accord avec les règles déterminées, accomplir ces règles, les poids de l’Âme. Il existe les poids de la nature et les poids de l’Âme.

De sorte qu’un individu qui s’est converti en cette même justice est un Maître Autoréalisé et Parfait.

Donc, c’est une chose d’être un Maître de la Justice vraie de vraie, et c’est une autre chose très différente, d’appartenir aux tribunaux de la justice subjective. Pour réussir à entrer dans les Tribunaux de la Justice Objective ou de la Justice Céleste, il est nécessaire d’avoir créé la Justice, de s’être converti en un représentant de la Justice. Si on n’a pas éliminé l’Ego, on ne peut pas être un représentant de la Justice. Si on n’a pas créé les Corps Existentiels Supérieurs de l’Être, on n’est pas un représentant de la Justice. Si on n’a pas donné sa vie pour ses semblables, on n’est pas un représentant de la Justice. Nous convertir en représentants de la Justice objective, c’est transcendantal ! Ils sont peu nombreux ceux qui ont réussi. Voilà, c’est ce que j’ai à dire au sujet de la justice.

Question. Quand on pratique dans la Neuvième Sphère : Quelle doit être l’attitude des cinq centres ?

Réponse. L’attitude des cinq centres ? Les centres fonctionnent par eux-mêmes sans que nous ne nous en préoccupions. Ce qui est nécessaire, c’est d’avoir, mentalement, une attitude édifiante et essentiellement digne ; je veux parler, en ce moment, de ceux qui travaillent dans la Forge des Cyclopes. Ce doit être ainsi.

En ce qui concerne le centre émotionnel et les autres centres, ils travailleront en harmonie si nous avons une attitude édifiante et essentiellement digne.

Q. On ne peut rien réussir sans souffrances volontaires, mais il faut aussi sacrifier les souffrances… Voudriez-vous nous éclaircir ce point, s’il vous plaît ?

R. Bon, deux concepts se sont mélangés, et ce mélange de concepts découle, précisément, de l’esprit, de l’intellect, et il ne faut pas mêler une chose avec l’autre ; confondre, disons, la gymnastique avec la magnésie.

Il est évident qu’on ne peut pas arriver à l’Autoréalisation Intime de l’Être, s’il n’y a pas de travaux conscients et de souffrances volontaires. Je parle de choses intentionnelles, dirigées. En plus, tu as confondu ce qui est intentionnel et dirigé, avec les souffrances passées, subies à travers le temps.

Bien sûr que les gens aiment beaucoup ce genre de souffrances, et ils sacrifieraient tout, sauf ça. Une personne peut se donner le luxe de sacrifier une fiesta, ne pas s’y rendre, ou sacrifier un film, ne pas aller le voir, etc. Mais ce que personne ne sacrifierait aussi facilement, serait ses souffrances, on les aime trop. Tout le monde est accroché à ses souffrances.

Je me réfère à ces souffrances subjectives du passé, à ce que les gens racontent tant, comme quand on dit : « Bon, je vendais des friandises et j’allais de porte en porte en les offrant ; il pleuvait, je suis passé par des amertumes terribles, mais finalement, j’ai réussi avec beaucoup de travail, à étudier dans un collège, dans une université. Aujourd’hui, je suis docteur. Moi, je suis docteur aujourd’hui, j’ai cette expérience, n’est-ce pas ?… ». Et il se délecte en se rappelant ses souffrances, parce que ça lui donne le caractère, disons, d’un homme expérimenté, d’un homme qui est passé par les expériences de la vie, non ? Et il a fondé son orgueil sur ça : « J’ai cette expérience. Je suis passé par des souffrances terribles pour arriver à être docteur », dit son orgueil. Et il sacrifierait tout, sauf ses souffrances. Il renoncerait à tous les vices, sauf à ses chères souffrances.

Oui, il faut les sacrifier, il faut les sacrifier, parfois dans le but de transformer les énergies. Les énergies transformées se convertissent en quelque chose de différent, en quelque chose de distinct, en Pouvoirs Superlatifs de l’Être.

C’est seulement au moyen du sacrifice que l’on peut obtenir la transformation d’énergies inférieures en énergies supérieures, c’est évident. Par conséquent, une chose est la souffrance et une autre chose est d’arriver à l’Autoréalisation Intime de l’Être, cela peut se faire seulement sur la base de travaux conscients et de souffrances volontaires, ceci est différent. Volontaires ! Pas mécaniques, mais volontaires. Une chose est la souffrance mécanique et une autre chose est la souffrance volontaire, intentionnelle, faite à propos, et bien sûr, des souffrances impliquées dans la discipline ésotérique même. La discipline implique certaines souffrances, mais c’est que l’Initié passe par ces souffrances dans une forme intentionnelle. Ce n’est pas une transformation, parce qu’il sait que toute transformation lui coûte, elle lui coûte un sacrifice, c’est évident.

Q. Pardon Maître, ce n’est pas très clair, pour moi. Que voulez- vous dire quand vous dites qu’il faut sacrifier ces souffrances qu’on aime tant (…) l’orgueil de l’un, n’est-ce pas ? Mais comment les sacrifier si on les a déjà tués ? Je ne comprends pas…

R. On se sent satisfait en se les rappelant…

Q. Oui, martyr et de tout…

R. On se sent martyr et on s’en délecte. Il semblerait que l’on soit un peu masochiste.

Q. Oui, assez.

R. Bon, il faut les sacrifier et ne pas recommencer à se remémorer ces souffrances.

Q. Ne pas recommencer à se remémorer ; c’est la manière de les sacrifier, en ne se souvenant plus d’elles ?

R. En ne se souvenant plus d’elles (…) mais ne pas être, à toute heure, en train de se les remémorer. Chacun a sa chanson psychologique, il n’y a aucune personne qui ne l’ait pas. L’un dit : « Tiens, je… quand je suis passé par telle et telle chose, et tel et tel… et j’ai travaillé et finalement, tous m’ont mal payé. Et j’ai aidé untel, untel et un autre (…) ils m’ont ruiné… » Il n’y en a pas un qui n’ait pas sa chanson psychologique. Tout le monde a sa chansonnette, tout le monde se délecte avec sa chanson psychologique. Vous parlez à n’importe quelle personne et vous verrez qu’elle a sa chanson psychologique. Il y a des fois où elle cesse de la répéter pendant un temps, et plus tard, quand vous vous y attendez le moins, elle recommence à l’extérioriser, elle s’en délecte, elle fonde son orgueil, son expérience, sa sagesse, tout, dans sa chanson psychologique.

Q. Je pensais que l’être humain était assez masochiste mais de ce point de vue, on ne l’a jamais dit, ni qu’il fallait vraiment sacrifier la souffrance.

R. Pour cela, il faut sacrifier la chanson psychologique, il faut la détruire. Ce dont on a besoin, c’est d’un véritable changement, une transformation, je le répète. Cette transformation n’est pas possible si (…).

Q. (…) ses propres expériences, ses expériences et ses résultats, dans le but, logiquement, en principe, si c’est possible, que ses disciples fassent de même. La question est : à travail égal correspond-t-il des résultats identiques ?

R. Bien. En tout cas, je peux vous dire, qu’à travail égal ne correspond pas toujours des résultats identiques, car s’il correspondait toujours des résultats identiques, la vie ne serait pas la vie, mais la mort ; là où nous sommes, c’est dans la vie, pas dans la mort, n’est-ce pas ? Alors, les résultats, à travail égal, varient.

Posons un cas très concret. Quelqu’un se propose de créer les Corps Existentiels Supérieurs de l’Être, et il les crée. Un autre fait de même, il travaille pour créer les Corps Existentiels Supérieurs de l’Être et il les crée aussi. Mais voyons, qui fait le meilleur travail ? De toute évidence, il y a en un qui a fait un meilleur travail que l’autre, et ainsi, les conséquences seront différentes. Celui qui a mieux travaillé aura des Corps Existentiels Supérieurs de l’Être, meilleurs. Celui qui a fait un travail de type inférieur aura des Corps Existentiels Supérieurs de l’Être de moindre qualité. Mais les mêmes résultats ne correspondent pas toujours au même travail.

Ils le savent, les Dieux qui se sont proposés d’atteindre les degrés de Créateurs. Ils possèdent les Corps Existentiels Supérieurs de l’Être, mais ils prennent le chemin du Marquis de Sade. Qu’est-ce qu’ils font ? Quel est ce chemin ? La délivrance au moyen du mal. Ils disent : « Bon, chacun est libre de penser comme il veut ». Le Marquis de Sade avait, certes, une logique abyssale, ténébreuse. Ils se convertissent, intentionnellement, en démons ; je vous ai déjà cité le cas de Moloch dans une conversation précédente. Possédant ces corps, ils involutionnent dans les entrailles de la Terre, ils réduisent les défauts en poussière. L’Essence, changée en Embryon d’Or organisé, s’échappe finalement, par les portes de la Seconde Mort. Elle retourne à une nouvelle évolution élémentale minérale. Dans le passé, elle avait déjà fait ce parcours d’élémental minéral, mais maintenant elle le répète intentionnellement, et le fait mieux.

Plus tard, elle rentrera dans le Royaume Élémental Végétal. En d’autres temps, dans le passé, avant d’être un être humain, elle avait déjà fait ce parcours, mais maintenant elle le fait mieux, avec plus de Conscience.

Passer par l’état animal est le parcours avec plus de Conscience ; elle y met plus d’attention, sa Conscience est plus développée. Et après être rentrée de nouveau dans un organisme humain, elle sera indubitablement, un homme de type supérieur ; il créera ses Corps Existentiels Supérieurs de l’Être intentionnellement, et il les fera avec un meilleur niveau, il les fera parfaits grâce à l’expérience. C’est le même travail, mais maintenant il est mieux fait. Résultat : un homme de type supérieur. Il donnera sa vie à sa Pierre Philosophale. Il l’avait déjà fait dans le passé ; il l’a perdue ; maintenant il revient et lui donne vie, mais sa Pierre sera maintenant plus puissante. Conclusion : il se convertira maintenant en Créateur, il pourra créer. Il connaît les lois du minéral, du végétal, de l’animal et de l’humain ; il peut créer les mondes, il est capable de créer les mondes.

Mais ce même travail que fait un Moloch, peut en faire plus tard, un Dieu, un Logos même, c’est évident, et comme résultat, dans les prochaines éternités, il pourra se convertir en Gouverneur de Galaxies. Cela est ainsi.

Bien entendu, il n’est jamais conseillé de prendre ce chemin. Il est préférable de suivre le chemin qui mène directement à l’Absolu. C’était uniquement pour montrer comment des travaux identiques, conduisent à des situations différentes, à des résultats différents.

Q. Maître, il y a des gens qui, lorsqu’ils travaillent pour la Révolution de la Conscience, pensent qu’il est convenable de le faire en groupe ; d’autres préfèrent s’isoler des groupes parce qu’ils croient que ça peut leur apporter beaucoup de problèmes de mauvaises vibrations de la part de quelques frères qui pensent du mal d’eux, ou que quelques situations inconfortables se présentent et souvent désagréables, qualifions-les de jalousie mystique, de situations opposées. Votre recommandation pour ce pas de la Révolution de la Conscience, normalement, qu’est-ce qui est le mieux ? Travailler de manière individuelle ou en groupe ?

M. – Bon, de toute évidence, la machine de cet organisme est trop faible, avec des possibilités d’autodéveloppement, en vivant dans des conditions difficiles… Une telle créature, un simple organisme avec des possibilités d’auto-développement, il lui conviendra mieux de se former avec un organisme collectif. Qu’est-ce qu’un groupe ? Un groupe est un organisme collectif. De même que le corps humain est formé par un ensemble d’organes, un groupe est un organisme collectif ; c’est pourquoi on dit une organisation.

Mais la formation d’un groupe ésotérique implique de grandes responsabilités. Il est nécessaire que chacun des frères existants ici, travaille dans une harmonie parfaite avec chacun des frères existants là, pour que l’échange de forces soit favorable pour le déroulement harmonieux de l’homme. Le groupe fortifie l’un.

Maintenant, il est impossible d’éviter qu’il y ait des scandales. Malheur à ceux par qui de tels scandales surgiront ! À celui qui provoque ces scandales, mieux aurait-il valu qu’il ne soit pas né ; comme le dit l’Évangile, qu’on pende à son cou une pierre de moulin et qu’on le jette dans le puits.

Il y a des scandales ; le scandaleux, après s’être fait du mal à lui-même, nuit aux autres aussi. Plusieurs de ceux qui auraient pu entrer sur le Chemin sont scandalisés, ils n’entrent pas sur le Chemin, ils se perdent.

Par conséquent, celui qui a commis ces scandales s’est réservé un karma, un karma pire que la mort.

Il convient de nous efforcer pour qu’il y ait des organismes ésotériques, mais pour un organisme ésotérique, disons, d’un haut niveau, il est nécessaire qu’il y ait une harmonie parfaite et un personnel très choisi. Dans le Mouvement Gnostique, il convient que nous ayons un grand groupe, de grands Lumisials, mais dans la formation des Troisièmes Chambres, les éléments doivent être dûment préparés, avoir étudié à fond l’enseignement ; il est nécessaire qu’ils se comportent comme il se doit en Troisième Chambre.

Mais les erreurs mêmes de nos frères, nous servent de gymnase psychologique c’est-à-dire, qu’être à l’intérieur d’un groupe ésotérique c’est un gymnase psychologique merveilleux : on voit les défauts que (…) et on voit comment nos propres défauts causent du tort aux autres ; on peut se voir dans les autres et les autres en nous. C’est pour cela que c’est un groupe ésotérique.

On a besoin d’un entraînement psychologique, un entraînement psychologique merveilleux. Mais quand on s’engage dans un groupe, on doit trouver (…).

Parfait ? Seul le Père est parfait ! Il est absurde d’essayer de chercher la perfection dans un grand groupe.

Mais, en effet, il convient de se renforcer, le pauvre organisme sur les voies de l’autodéveloppement, avec les possibilités de (…), a besoin d’être renforcé, et dans un groupe on se renforce (…).

Q. Maître, pouvez-vous nous dire quelque chose sur les antipathies mécaniques ?

R. Les antipathies mécaniques nuisent beaucoup à l’humanité. Avant tout, si on veut en finir avec les antipathies mécaniques, comprendre sur quoi ces antipathies mécaniques reposent, quel est leur fondement… Par exemple, si quelqu’un nous est antipathique sans raison… il faut savoir comment éliminer ça.

Avant tout, il faut être attentif aux cinq cylindres de la machine organique. Il se peut que quelqu’un nous plaise bien intellectuellement, par contre, dans le centre émotionnel, il ne nous plaît pas. Ou il se peut que quelqu’un nous plaise bien dans le centre émotionnel et que dans le centre moteur, il ne nous plaise pas du tout. Il faut être attentif pour voir quel est le centre mécanique qui réagit mal devant telle ou telle personne. Observer soigneusement, et, si on le découvre, alors procéder, après s’être rendus conscients, à l’extirpation de l’antipathie mécanique.

Avant tout, nous devons savoir qu’il existe les impressions et les réactions. Quand la personne qui nous cause de l’antipathie mécanique, viendra vers nous, en la voyant, nous devons interposer immédiatement notre Conscience entre l’impression et la réaction, ne pas permettre que la réaction agisse mécaniquement, nous rendre compte de la situation complètement. Alors, si nous voyons cette personne qui ne nous plaît pas, si nous savons (…) il se peut alors, que nous arrivions à sentir une grande sympathie pour cette personne, mais une sympathie consciente.

Nous devons devenir conscients, conscients, absolument conscients, sur ce centre qui réagit mal. Il se peut que la personne ne nous plaise pas dans le centre émotionnel, il se peut qu’elle ne nous plaise pas dans le centre moteur, il se peut qu’elle ne nous plaise pas dans le centre intellectuel ; nous devons devenir conscients de cela, voir quel est le centre affecté.

Une fois conscients, nous découvrons l’erreur et l’erreur découverte, nous procédons à l’élimination. Comment ? En interposant notre Conscience entre l’impression et la réaction. Si la Conscience se rend compte de l’impression, elle évite que la réaction agisse mécaniquement, comme toujours, en créant une antipathie. Après quelques rencontres dans lesquelles nous interposons notre Conscience entre une impression et une réaction, l’antipathie disparaît. Nous pouvons alors voir chez cette personne, simplement, les qualités que nous n’avions pas vues auparavant, nous commençons à ressentir de la sympathie pour cette personne.

Voilà, c’est ce que je voulais dire sur l’antipathie mécanique et la manière de l’éliminer.


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