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La Transformation des impressions et l’Éveil de la Conscience

Les Machines Humaines

Nous avons beaucoup parlé et entendu parler des trois facteurs fondamentaux de la Révolution de la Conscience, mais il est nécessaire d’effectuer un retour sur tout cela, de faire une profonde réflexion afin de déceler jusqu’à quel point nous avons accompli notre devoir face au Grand-Œuvre.

Combien de fois nous rappelons-nous à nous-mêmes durant la journée ? Combien de fois cessons-nous de nous identifier avec le train de vie que nous menons et observons-nous avec attention et sérénité la bataille des antithèses dans notre mental ?

Notre devoir cosmique est de ne pas permettre que passent des pensées mécaniques, d’empêcher que des pensées empoisonnées s’emparent de nous et d’abandonner complètement nos instincts animaux.

Il est nécessaire de réaliser à l’intérieur de chacun de nous le premier choc conscient, en travaillant intensément dans la non-identification, et de lutter contre l’imagination négative et l’autoconsidération intérieure.

L’important, c’est de mourir à soi-même, travailler sur soi est indispensable. On doit pour cela traverser de profondes crises émotionnelles. Il nous faut prendre conscience de nos actes, sans quoi nous ne pourrons réaliser l’Œuvre.

Il est primordial de nous diviser entre observateur et observé. Notre tâche fondamentale c’est de nous autodécouvrir dans l’action et de reconnaître nos erreurs, le chemin de la Réalisation intime de l’Être exige d’abord de mourir en nous-mêmes.

En désintégrant les gens qu’il y a à l’intérieur de nous, la maison sera libérée et seule y habitera la Conscience, l’Être ; nous serons alors vraiment libres et nous serons devenus des individus supérieurs. Celui qui éveille sa conscience a accès à la Science objective, universelle et pure. C’est pourquoi nous ne devons pas nous laisser fasciner par cette science subjective ultramoderne, la Biologie, la Chimie, la Physique, etc. Au fond, ce que jusqu’à maintenant on a appelé la Science pure, s’avère quelque chose de tout à fait embryonnaire, puisque la Science pure n’est accessible qu’aux hommes à la conscience éveillée.

Cette Science n’a rien à voir avec la pourriture de théories qui existe dans les divers collèges, dans les différentes écoles et universités du monde ; cependant, les scientifiques croient qu’ils ont le mot de la fin, mais ils ne savent rien sur la Science objective de l’Univers. Voyons un fait concret : lorsque les scientifiques, à l’unisson avec les astronautes, ont réussi, à l’aide d’une fusée guidée, à atteindre la lune, ils ont cru, avec leur raison subjective, que cet événement avait été grandiose, ils s’auto-exaltèrent et tentèrent de faire voir à l’humanité que grâce à leurs pirouettes de cirque ils avaient déjà conquis le monde, mais ils étaient complètement dans l’erreur et ils le sont encore, car il leur manque la Raison Objective.

Lorsque l’on dit aux scientifiques qu’il existe des êtres extraterrestres, qu’il y a des vaisseaux qui viennent d’autres mondes, ils le nient carrément. Pour quelle raison ? Les scientifiques ultramodernes sont des robots qui ne sont pas programmés pour connaître la Science Objective universelle ; ils ne sont programmés que pour connaître la science universitaire officielle et c’est tout. De sorte que ces scientifiques ultramodernes qui sont des êtres à la raison subjective, émettent sur toutes choses des suppositions et ne procèdent toujours que par hypothèses, étant donné qu’il leur manque une connaissance concrète et objective des lois de l’Univers.

Ce sont des robots, préparés avec des matières universitaires pour travailler à l’intérieur de leur programme, et rien d’autre. On ne pourrait donc pas exiger d’eux qu’ils réfléchissent sur des êtres extraterrestres et des vaisseaux interplanétaires, car ils ne sont pas encore programmés pour cela. Ces robots ont été construits dans les universités et ne fonctionnent qu’en vertu de leur propre conditionnement (mécanique).

La raison subjective se nourrit des perceptions extérieures, elle élabore le contenu de ses concepts au moyen des informations recueillies par les sens, formant ses raisonnements à l’aide de ces concepts ; ainsi procède la raison subjective. On ne peut rien savoir du Réel quand tout émane des perceptions sensorielles, cela va de soi, c’est irréfutable.

La raison objective est autre chose, elle est révolutionnaire ; cette raison fonctionne avec les seuls concepts de la Conscience, avec les données qu’elle apporte elle-même. Lorsque l’on parvient à éliminer les éléments inhumains où est emprisonnée, embouteillée la conscience, alors celle-ci peut apporter des données à la raison. Une raison basée sur les données de la conscience est une raison objective.

Les scientifiques au raisonnement subjectif ne savent rien de la conscience. Comment pourraient-ils savoir ? De quelle manière pourraient-ils investiguer sur cette question ? Ce sont des robots qui ne sont pas programmés pour quoique ce soit qui dépasse le monde des cinq sens, ce sont de simples machines qui fonctionnent selon ce qu’elles ont appris dans les collèges, les universités, les académies, et qui ne peuvent fonctionner autrement. Croyez-vous qu’un robot puisse fonctionner autrement que de la façon dont il a été programmé ? Il est évident que non, n’est-ce pas ? Ainsi donc, ces machines humaines qui s’affublent du titre de scientifiques ne connaissent rien sur la conscience parce qu’elles ne sont pas programmées pour cela.

Seule la psychologie transcendantale enseignée par le petit nombre de sages qui ont pénétré le monde, comme disent les poètes, peut nous orienter, faire que notre conscience s’éveille. Celle-ci s’éveille, indubitablement, quand les éléments infrahumains qui habitent à l’intérieur de nous sont réduits en poussière cosmique.

Une conscience éveillée est une conscience qui peut enquêter objectivement. Dans la conscience se trouvent les données dont nous avons besoin pour notre orientation psychologique, dans la conscience se trouvent les particules de douleur de notre Père qui « est en secret », dans la conscience se trouve la Sagesse ; si nous arrivons à la libérer, elle pourra nous orienter.

Un homme à la conscience éveillée est un homme libre qui peut connaître par lui-même le sentier qui devra le conduire à la libération finale. Vous voyez maintenant pourquoi il est tellement important de mourir d’instant en instant, seconde après seconde.

Il est également indispensable d’étudier en profondeur les livres intitulés Le Mariage Parfait et Le Mystère de la Fleuraison d’Or. Dans ces livres est enseignée la Kriya sexuelle nécessaire pour l’éveil de la conscience. Moi, Samael Aun Weor, j’ai enseigné dans ces ouvrages comment éveiller sa conscience. J’ai unifié dans ces œuvres la question sexuelle et la question conscience. Il faut donc connaître ces œuvres à fond, méditer profondément sur elles et mettre leurs enseignements en pratique. Ainsi obtiendrons-nous la Libération authentique.

Quant au troisième facteur de la Révolution de la Conscience, lorsque nous voulons avancer fermement sur le sentier de l’autolibération intime, il nous faut imiter le Christ Jésus qui a offert sa vie pour l’humanité souffrante. Nous devons être capables de monter sur l’Autel du sacrifice suprême.

En vérité, si nous travaillons ainsi, avec les trois facteurs de la Révolution de la Conscience, si nous aimons nos semblables, si nous incendions le monde avec la torche du Verbe, nul doute que nous gravirons les différents niveaux de l’Être jusqu’à nous convertir en Êtres véritables, dans le sens le plus complet du mot. Il faut travailler à fond dans les trois facteurs. Il faut étudier en profondeur les livres suivants : Les Trois Montagnes ; Oui il y a l’Enfer, oui il y a le Diable, oui il y a le Karma ; La Doctrine Secrète d’Anahuac ; La Psychologie Révolutionnaire et La Grande Rébellion. Dans ces œuvres il y a tous les éléments d’orientation nécessaires pour nous permettre de travailler dans les trois facteurs de la Révolution de la Conscience, travailler en nous-mêmes et œuvrer pour un monde meilleur.

La Personnalité en Relation avec les Impressions

La personnalité, que nous avons tous développée, reçoit les impressions mais ne les transforme pas, parce que, à toutes fins pratiques, elle est quelque chose de mort. Si les impressions arrivaient directement à l’Essence, nul doute qu’elles seraient transformées, car celle-ci les acheminerait en fait exactement aux centres appropriés de la machine humaine. La personnalité est le terme que l’on applique à tout ce que nous acquérons ; il est clair qu’elle traduit toutes les impressions qui nous parviennent de tous côtés d’une façon limitée et pratiquement stéréotypée, conformément à sa nature et à son mode d’évaluation. À ce sujet, on compare la personnalité à une très mauvaise secrétaire qui habite juste en face et qui s’occupe de tout selon ses propres idées, concepts, préjugés, notions établies et opinions.

Elle dispose d’un grand nombre de dictionnaires, d’encyclopédies de tout genre, de livres de référence, etc., et est en communication avec les cinq centres de l’organisme humain, c’est-à-dire, le centre mental, le centre moteur, le centre émotionnel, le centre instinctif et le centre sexuel, conformément à ses idées limitées. Il en résulte qu’elle se met malheureusement presque toujours en communication avec les mauvais centres ; cela signifie, prêter bien attention à ce que nous sommes en train de dire ici, que les impressions qui nous parviennent sont envoyées aux mauvais endroits, à des centres qui ne leur correspondent pas, produisant, par conséquent, des réactions faussées, des résultats désastreux.

Je prendrai un exemple pour que vous compreniez mieux : supposons qu’une femme éprouve pour un homme beaucoup de considération et d’estime. Il est clair que les impressions que l’homme reçoit dans son mental sont traduites par sa personnalité qui les envoie aux centres inadéquats, le plus souvent au centre sexuel ; cet homme finit alors par croire fermement que la dame en question est amoureuse de lui et naturellement il ne tarde pas longtemps à faire des insinuations amoureuses. Il n’y a pas de doute que si la dame n’a jamais eu cette sorte de préoccupation pour le monsieur, elle ne manquera pas de montrer sa surprise, n’est-il pas vrai ? Cette situation est le résultat d’une très mauvaise transformation ou, pour mieux dire, traduction des impressions. Vous voyez combien la personnalité est une mauvaise secrétaire.

La vie de n’importe quel homme dépend en général de cette secrétaire qui cherche mécaniquement, dirons-nous, l’information dans ses livres de référence mais sans comprendre, absolument, ce que signifie en réalité la transformation des impressions, qu’elle transmet par conséquent de façon erronée et sans penser à ce qui pourrait arriver, croyant uniquement qu’elle accomplit son devoir. Voilà notre situation intérieure. Ce qu’il importe de comprendre dans cette allégorie, c’est que la personnalité humaine que tous nous acquérons (et devons acquérir) se met à prendre le contrôle de notre vie, et ceci est une chose extrêmement grave. Il est incontestablement ridicule d’imaginer que ça n’arrive qu’à certaines personnes ; cela nous arrive à tous, et nous pouvons nous rendre compte, à travers l’observation de nous-mêmes, que nous avons un nombre réduit de modes caractéristiques de réactions aux multiples impressions de la vie qui entre en nous.

Ces réactions mécaniques malheureusement nous gouvernent. Chacun dans la vie est gouverné par ses propres séries de réactions aux impressions, c’est-à-dire, à la vie même, peu importe qu’il soit libéral ou conservateur, révolutionnaire ou fasciste, bourgeois ou bolchevique, bon ou mauvais, etc. Il est indéniable que ces réactions mécaniques aux impacts du monde extérieur constituent notre propre vie. Nous pouvons affirmer, dans ce sens, que l’humanité est totalement mécanique.

N’importe quel homme, dans la vie, s’est formé, pour ainsi dire, une certaine quantité de réactions aux diverses impressions ; réactions qui deviennent ce qu’ensuite on appelle les expériences pratiques de son existence. Nous savons que toute action produit une réaction ; des actions d’un type déterminé produisent des réactions d’un type déterminé ; et on appelle ces réactions des « expériences ».

Il serait enfin intéressant de connaître nos actions et réactions, de pouvoir relaxer le mental, de travailler sur soi-même sérieusement dans le but de se connaître sous ce rapport.

Cette question de la relaxation mentale est primordiale ; nous devons nous allonger dans notre lit, ou nous asseoir sur une chaise ou dans un fauteuil confortable, puis relaxer patiemment tous nos muscles ; vider ensuite le mental de toute espèce de pensées, désirs, émotions, souvenirs, etc.

Quand le mental est tranquille, quand le mental est silencieux, nous pouvons mieux nous connaître nous-mêmes. C’est en ces instants de quiétude et de silence mental que nous en venons réellement à constater de façon claire et directe la réalité crue de toutes les actions et réactions de la vie pratique. Lorsque le mental se trouve au repos, nous apercevons la multitude d’éléments, sous-éléments, désirs, actions, réactions, émotions, passions, comme quelque chose d’étranger à nous mais qui attend le moment précis pour prendre, dirons-nous, le contrôle de nous-mêmes, de notre personnalité.

De là la raison pour laquelle il vaut la peine d’obtenir la quiétude et le silence du mental ; il n’y a pas de doute que la relaxation de l’entendement est bénéfique dans le sens le plus complet du mot, car elle nous conduit à l’autoconnaissance individuelle de tout ce qui constitue notre vie, c’est-à-dire, notre vie extérieure.

Il est indubitable que ce que nous percevons par les sens, ce que nous voyons et entendons, etc., forme, pour chaque personne, ses impressions, impressions qui émanent de la vie même et qui suscitent en chacun des réactions à ce qui lui parvient du monde physique. C’est, par conséquent, une grande erreur de croire que ce qui est appelé la vie est une chose fixe, solide, immuable, de même en ce qui concerne n’importe quelle personne.

Ainsi donc, les multiples impressions qui, relativement à la vie, existent dans le genre humain, sont infinies. La vie, cela ne fait aucun doute, est composée des impressions qui nous viennent d’elle. Il est clair que nous pouvons, si ainsi nous le voulons, transformer ces impressions et, par le fait même, transformer notre vie. Mais, comme on dit, c’est une tache difficile à entreprendre.

L’hypnotisme collectif est tellement puissant que, bien que cela semble incroyable, tous les êtres humains se trouvent dans un état d’hypnose collective. Cette hypnose est produite par ce qui subsiste de l’abominable organe Kundartigateur qu’a développé jadis l’être humain ; c’est cet organe résiduel qui a engendré les différents agrégats psychiques ou éléments inhumains qui, dans leur ensemble, constituent le « Moi-Même » (l’Ego). Ces éléments et sous-éléments conditionnent la conscience et la maintiennent en état d’hypnose, donc l’hypnose collective existe bel et bien.

L’humanité est à ce point emprisonnée dans le monde des cinq sens qu’elle ne parvient pas à comprendre comment elle pourrait s’en affranchir. Les gens sont fermement persuadés que leurs sens leur montrent la réalité. Ainsi donc, notre vie intérieure, notre vie mentale et émotionnelle, continue d’être confuse pour nos conceptions rationnelles et intellectuelles. En fait, nous ne savons pas du tout où nous vivons réellement dans notre monde de pensées et de sentiments, c’est quelque chose que personne ne peut nier.

Nous devons apprendre à transformer nos propres impressions. Cependant, il n’est pas possible de transformer quoique ce soit en nous si nous continuons à être collés au monde des sens. Le travail enseigne que si quelqu’un est entouré de circonstances négatives, c’est sa propre faute. Le point de vue sensoriel est que telle ou telle personne que nous percevons dans le monde physique à travers la vue ou l’ouïe est la fautive, et cette personne dira à son tour que nous sommes les coupables, mais la faute se trouve en réalité dans les impressions que nous recevons de la personne. Souvent nous pensons qu’une personne est perverse alors que dans le fond elle est une douce brebis. Il convient donc de transformer toutes les impressions que nous avons sur la vie. Surtout, il est nécessaire d’apprendre à recevoir de bonne grâce les manifestations désagréables de nos semblables.

Si nous examinons scientifiquement cette question des impressions et la manière de les transformer, nous observerons ceci : les impressions qui nous parviennent correspondent à l’H48 (hydrogène 48), qui est l’hydrogène qui gouverne le corps physique ; ainsi donc, toute impression correspond à l’H48, mais elle peut être transformée en H24, qui correspond au corps astral et, beaucoup plus tard, en H12, qui correspond au mental, et même en H6 qui correspond au Causal ou Manas supérieur.

Il n’y a pas de doute que la transformation de l’H48 en H24, ou de l’H24 en H12, ou de l’H12 en H6, n’est possible qu’au moyen d’un secret agent, je veux désigner par là, de façon emphatique, l’Hydrogène sexuel Si-12. Il est certain que si l’on est chaste, si l’on apprend à transformer le sperme sacré en Énergie créatrice, la transformation de cet H48 en H24, en H12 et en H6, s’avère alors faisable.

Or donc, si nous pensons au corps physique, nous devrons dire que de même qu’il y a des degrés en ce qui concerne le psychique, des états et des états, il y en a aussi dans le corps physique. Qu’une chair ressemble à une autre, cela n’a rien d’extraordinaire. Mais il y a toutefois des différences entre les différentes chairs. Une chose est la chair du corps physique d’un Maître de la Grande Fraternité Blanche, autre chose celle d’un simple Chela ou disciple de la Loge Blanche, autre encore celle d’un profane, d’un homme commun et courant, et autre également celle d’un Magicien Noir terriblement pervers. Il y a ainsi des différences entre chacune d’elles.

Nous pouvons rendre le corps physique plus subtil, plus raffiné, si nous apprenons à le nourrir avec des hydrogènes supérieurs. Il est clair que si nous transformons l’hydrogène 48, qui correspond aux impressions, en H24, H12 et H6, notre corps physique se nourrira d’hydrogènes supérieurs et acquerra par conséquent un état plus élevé de raffinement spirituel, il se transformera lui-même, dirons-nous, en un véhicule plus apte pour l’Âme, en un corps très différent de celui de nos semblables, plus réceptif, plus « psychique ». C’est, entre autres choses, une des raisons fondamentales pour lesquelles il nous faut comprendre à tout prix la nécessité de transformer les impressions.

Le Premier Choc Conscient

La nature nous a donné les organes nécessaires pour transformer l’air vital, elle nous a aussi donné les organes nécessaires pour transformer les aliments, mais elle ne nous a pas donné le véhicule ou l’organe approprié, nécessaire, pour transformer les impressions qui nous parviennent de la vie, c’est pourquoi celles-ci entrent en nous sans subir aucun changement, sans être transformées, et ceci naturellement fait du dommage. Les impressions nous parviennent à travers les cinq sens, et par l’intermédiaire fâcheux de notre personnalité, qui les reçoit ; celle-ci est une très mauvaise secrétaire qui, en recevant les impressions, les transmet à des centres qui ne leur correspondent pas, conformément à ses idées limitées, produisant donc, malheureusement, des résultats erronés. Si ces impressions pouvaient être transformées correctement, notre façon de vivre serait différente.

Il est nécessaire, avant toute chose, de travailler sur nous-mêmes, ici et maintenant, d’avoir une continuité de propos. Sinon nous serons toujours pareils ; celui qui veut cesser d’être comme il est, celui qui veut changer vraiment et se transformer, doit commencer par admettre la pluralité intérieure qui se manifeste en chacun de nous, doit cesser d’être un robot, cesser d’être une marionnette ou une machine fonctionnant selon ses idées limitées, selon les concepts et opinions, les connaissances acquises de notre personnalité. L’observation et la prise de conscience de tout ceci provoque le premier choc conscient.

Il est déplorable que la nature ne nous ait pas donné d’organe pour transformer les impressions qui nous arrivent de la vie qui pénètre en nous, mais il est possible de créer cet organe en travaillant sur nous-mêmes dans ce monde tridimensionnel où nous vivons : on l’obtient au moyen du rappel de soi, de l’observation sereine, de la non-fascination, de la non-identification avec les choses du monde intérieur dans lequel nous vivons, car toute personne se voit soumise à des événements psychiques de différent type : émotions négatives, orgueil, haine, paresse, luxure, colère, jalousie, vanité, etc.

Il est nécessaire à présent de nous imaginer une usine à trois étages allant de bas en haut ; cette usine est notre propre corps. À l’étage inférieur on trouve les aliments, le second étage correspond à l’air vital et le troisième aux impressions. Les aliments qui entrent dans le corps reçoivent le choc de l’H192, soit de l’air vital, lequel se transforme en carbone au contact des aliments, et ce choc permet le processus de transformation de l’H768 des aliments. La même chose se produit avec l’air vital qui se transforme en oxygène pour purifier le sang, puis en carbone pour être expulsé, mais il n’en va pas de même en ce qui concerne les impressions. Celles-ci, en pénétrant en nous, ne subissent pas le moindre changement, elles entrent au niveau de DO48, passent à RE48, MI48, FA48, etc., mais elles restent de l’H48. L’intervalle entre les notes de l’échelle musicale doit être comblé ; cet espace entre les notes de la gamme et entre les octaves représente l’énergie nécessaire à la transformation de l’hydrogène 48 des impressions, énergie qui est fournie par le travail sur soi ainsi que par le premier et le deuxième choc conscient.

Ce que nous avons appelé le second choc conscient correspond à la transformation des impressions cristallisées en nous, mais pour cela il est d’abord nécessaire de réaliser et de comprendre qu’avec le premier choc conscient on n’a pas encore terminé le travail, car on a alors simplement créé la mémoire du travail et l’organe transformateur des impressions, lequel correspond au développement de la faculté de l’observation.

Les « Moi » qui vivent en chacun de nous correspondent aux impressions mal digérées, ils résultent de la très mauvaise transformation de ces impressions qui alors se cristallisent en ces Moi. Le but du premier choc conscient est de ne pas créer, ou ne pas permettre la création de nouveaux Moi, et de cesser d’alimenter les Moi déjà existants. Ceux que nous avons nous donnent bien assez de fil à retordre, et leur élimination nous coûte bien trop d’efforts pour que nous continuions d’en créer d’autres.

Celui qui veut réaliser le premier choc conscient doit lutter avec ténacité contre l’imagination négative, c’est-à-dire contre le bavardage ou la divagation intérieure, car c’est elle qui nous conduit à la fascination et qui nous amène finalement à nous identifier avec notre train de vie. En effectuant ce choc conscient, nous cessons d’être des robots et d’être en accord avec la science ultramoderne de type subjectif qui n’est d’aucune utilité pour l’éveil de la conscience. Nous cessons d’être menés par Pierre, Jean, Jacques, par tous et chacun.

Il est donc fondamental, indispensable et urgent de réaliser un choc conscient au moment où une impression pénètre en nous ; nous devons connaître à fond la question de la transformation des impressions et y travailler inlassablement dans le but de transformer la vie qui entre en nous sous la forme des impressions. Le rappel de soi est nécessaire pour effectuer une transformation correcte des impressions, il ne faut pas s’identifier avec ces impressions que nous recevons ou, pour mieux dire, qui surgissent dans notre mental. Il est nécessaire de voir les « choses en soi », comme dit Emmanuel Kant.

Nous savons que transformation signifie changement d’une chose en une autre différente ; or, tout est susceptible de changement, il existe des transformations très connues de la matière : il est indéniable que par l’action de ferments le sucre se transforme en alcool et celui-ci à son tour en vinaigre, en somme, une substance moléculaire se transforme en une autre substance moléculaire.

Le but du premier choc conscient est de transformer tout ce qui nous parvient du monde extérieur dans lequel nous vivons et qui n’est pas aussi extérieur qu’il le semble ; personne ne pourrait s’introduire dans la tête un arbre, une chaise ou une maison, nous pouvons voir l’arbre, la chaise ou la maison et en avoir une idée, mais nous ne pouvons pas les introduire à l’intérieur de nous, des impressions entrent dans notre esprit et c’est tout, des impressions d’un monde que nous appelons extérieur mais qui n’est pas aussi extérieur qu’on le pense.

C’est par le moyen de la compréhension que nous allons transformer les impressions qui parviennent à notre mental. Si, par exemple, quelqu’un nous adule ou nous vante, comment pourrions-nous transformer la vanité que cet adulateur pourrait provoquer en nous ? Il est indéniable que les louanges, l’adulation, ne sont rien d’autre que des impressions qui surgissent dans le mental, suscitant comme réaction la vanité. Mais si nous transformons ces impressions, la vanité devient par le fait même impossible. Comment peut-on transformer les paroles d’un adulateur, les louanges ou la flatterie ? Par la compréhension : lorsque nous comprenons réellement que nous ne sommes rien de plus qu’une créature infinitésimale dans un recoin de l’univers, nous transformons alors ces impressions de louange ou de flatterie en quelque chose de différent, nous les convertissons en ce qu’elles sont : de la poussière cosmique. Car nous comprenons notre modeste position dans le Cosmos. Notre planète Terre elle-même n’est, nous le savons, qu’un minuscule grain de sable dans l’espace.

Pensons à la galaxie dans laquelle nous vivons. Elle est composée de millions et de millions de mondes, qu’est donc la Terre ? Une misérable particule de poussière dans l’infini. Et nous, que sommes-nous ? Des organismes quasi imperceptibles, des micro-organismes sur cette particule.

Et alors ? Qu’est-ce que ces réflexions feraient surgir en nous ? L’humilité. Oui, l’humilité apparaîtrait, de toute évidence, et elle provoquerait une transformation des impressions en relation avec la flatterie, l’adulation, la louange, et nous ne réagirions plus sous la forme de l’orgueil. Plus nous réfléchirons sur tout cela et plus nous verrons la nécessité d’accomplir une transformation complète des impressions qui pénètrent en nous, la nécessité d’abord de produire ce que nous avons appelé le premier choc conscient.

Mais ce premier choc n’est pas tout : nous devons aussi transformer la vie en nous, ou ce que nous sommes en nous-mêmes, ici et maintenant, dans notre monde de pensées et d’émotions. Nous devons, pour cela, connaître notre Niveau d’Être actuel (étudier les chapitres : Les deux mondes et Le Niveau de l’Être, du livre La Psychologie Révolutionnaire), c’est-à-dire, ce que nous sommes réellement. Faute de quoi aucun changement ne pourra être réalisé, car si l’on ne connaît pas le niveau d’Être où l’on se trouve, de quelle façon pourrait-on changer ? Le travail qui concerne l’élimination des éléments sous-humains ou inhumains en nous, des « Moi » en général, correspond au second choc conscient. Ces agrégats, ces « Moi », sont des impressions mal digérées ou, si l’on préfère, le résultat de leur très mauvaise transformation.

Au moment où est produit le premier choc conscient, l’H48 (DO) se transforme en RE48, passant ensuite à MI24, pour remplir le vide laissé par la nature et parfaire de cette façon le processus de transformation qui, dans les conditions normales de l’existence, ne peut être poursuivi. Nous pouvons ainsi créer une plus grande quantité d’H24, lequel alimente, comme nous l’avons dit plus haut, le corps astral. Puis cet H24 se transforme en H12 et celui-ci à son tour, grâce au second choc conscient (cet H12 constituant le secret agent des Alchimistes) se transforme en H6 et, ultérieurement, en H3.

De cette façon nous obtiendrons donc une plus grande quantité et une meilleure qualité d’hydrogène, lequel transforme notre corps physique, le rendant plus raffiné spirituellement, le convertissant en un corps plus apte pour l’Âme : vous comprenez maintenant, mes frères bien-aimés, pourquoi il est nécessaire de transformer tout type d’impressions. Car l’important c’est d’obtenir la transformation de notre vie, et ceci n’est possible qu’au moyen de la compréhension la plus profonde.

Tout ce que nous voyons au dehors est à l’intérieur ; « l’homme se connaît par ses rêves », dit-on. Par conséquent, si nous ne travaillons pas sur l’intérieur, nous marchons dans la voie de l’erreur, parce qu’alors nous ne modifions pas notre vie. Si nous voulons être différents, nous devons nous transformer complètement, et si nous voulons nous transformer, nous devons commencer par transformer les impressions que nous recevons, voilà la clé pour la transformation de l’individu. Nous devons créer un choc au moment où les impressions entrent en nous, grâce au rappel-de-soi et à la technique de l’observateur et de l’observé. De cette façon sera comblé le vide laissé par la nature entre les notes de l’octave musicale. Voilà en ce qui concerne le travail en relation avec le premier choc conscient.

Le Second Choc Conscient

Dans la transmutation sexuelle, il y a transformation des impressions ; lorsque nous transformons les impressions animales, bestiales, qui hantent notre psychisme, en l’élément de la dévotion et de l’Amour, alors la transformation ultime, la transmutation sexuelle, surgit en nous.

Je crois que vous comprenez mieux tout ce qu’implique cette question cruciale ; nous touchons maintenant au cœur du problème, nous allons au centre, au « grain », c’est-à-dire, à la transformation de la vie même en nous, à partir de la matière première de tout l’Univers, à partir de la substance sexuelle.

Au chapitre précédent, nous avons dit que le premier choc conscient avait pour but de ne pas créer davantage de Moi, d’Ego. Comment certains petits frères gnostiques ont-ils pu croire qu’il était possible de contenir et de réprimer certains Ego tout en travaillant sur un autre : cela apparaît comme quelque chose d’incohérent, incongru, extravagant. Il est bon que vous compreniez que seule la transformation de nous-mêmes sur le terrain de la vie pratique peut empêcher que les impressions ne reprennent vie à l’intérieur de nous. Il faut que les frères comprennent ce que signifie transformer une chose en une autre ; rappelons-nous ce que nous avons dit précédemment au sujet des transformations de la matière, et en ce qui concerne les louanges, les flatteries, l’adulation.

Si l’on ne transmute pas la vie en nous, si l’on ne change pas, si l’on ne commence pas à penser à partir d’un point de vue différent, du point de vue du travail conscient, si l’on ne meurt pas à soi-même, si l’on n’élimine pas ce monde d’éléments indésirables que nous charrions à l’intérieur de nous, rien de nouveau ne sera possible.

C’est pour cela qu’il est primordial et nécessaire de comprendre que nous sommes plusieurs et non un ; ceci n’est possible qu’en travaillant sur nous-mêmes, faute de quoi nous ne cesserons pas d’être les marionnettes que nous avons toujours été. Il est bon que tous vous compreniez qu’il faut éliminer les Moi, mourir d’instant en instant ; pour y arriver, nous devons d’abord commencer par transformer les impressions et se rappeler à soi-même maintenant et à chaque instant : à la maison, au travail, au collège, au bureau, à l’université, au déjeuner, au dîner, en nous levant, en nous couchant, en nous brossant les dents, en montant dans l’autobus, en conduisant notre voiture, à chaque seconde, à chaque instant de notre vie.

Il devient possible de transformer les événements, de changer les circonstances défavorables et d’en créer d’autres meilleures, au moyen de la compréhension et de la correcte transformation de la vie en nous, et en éliminant les émotions négatives, ce qui n’est pas une chose facile.

Les gens croient que la vie c’est les voyages, les affaires, les promenades, les fêtes, les titres, les dossiers, le bureau, le collège, le travail, les voitures, les plaisirs, les soûleries, les orgies, etc. Ils appellent cela vivre ! Que les gens sont imbéciles, ils confondent une chose avec une autre, comment peuvent-ils croire que se vautrer dans un lit d’immondices pour forniquer est la vie ? Ou que la vie ce peut être de s’asseoir dans un fauteuil, dans le salon d’une maison, pour prendre le thé ou le café au lait et passer son temps à bavarder, médire et critiquer les autres gens ?

Est-il possible que nous puissions penser qu’entrer dans une taverne pour ingurgiter de la boisson de façon désordonnée, puis se donner en spectacle à ses enfants et à son épouse, ou aux autres gens dans la rue, en étant plongé dans la plus profonde inconscience, ce peut être la vie ? Les pauvres gens sont inconscients, épais, idiots, insensés, absurdes, ils confondent leur train de vie, la maison, les titres honorifiques, les spectacles, l’argent, l’alcool, les événements de toute espèce, avec ce qui en soi est la vie, comme si celle-ci était quelque chose de solide, de fixe.

Nous savons très bien que tout cela appartient à l’horizontale, c’est par là que tout le monde va, c’est le chemin large que prend tout un chacun, Pierre, Vincent, Jacques et tous les gens. L’horizontale est l’univers des gens communs et courants, à elle appartient la personnalité, avec toutes ses immondices, ses robots, ses fantoches de cirque, ses marionnettes, ses machines humaines, ses homoncules rationnels de toute espèce, ses scientifiques ultramodernes, ses intellectuels, ses ouvriers, ses campagnards, ses maîtres de maison, ses étudiants, docteurs, psychiatres licenciés, etc.

Ces gens qui vivent comme des porcs, dans la boue de ce qu’ils appellent la vie, font pitié ; des gens sans morale, dénués de principes vraiment moraux, des gens qui ne savent rien d’eux-mêmes, ni où ils vont, ni d’où ils viennent, ni quel est le but de leur existence ici en ce monde appelé la civilisation mais qui au fond n’a rien de civilisé, qui est un parfait jardin zoologique.

Tout cela n’est pas la vie, et pour cesser de voir les choses de cette façon, de penser ainsi, il est nécessaire de connaître notre niveau d’Être en nous plaçant dans la verticale de la vie, ce qui n’est possible qu’à l’aide du second choc conscient, en travaillant intensément sur nous-mêmes pour un monde meilleur, en éliminant les Ego, en mourant en nous-mêmes radicalement. Nous donnerons ci-dessous une didactique précise, laquelle permettra à nos frères du sentier d’éliminer les gens qui habitent à l’intérieur de chacun de nous ; une fois que la maison sera vide, seule la conscience pure habitera en elle. Notre conscience s’éveillera et alors surviendra l’Illumination intérieure, et ainsi sera accomplie une grande partie de l’Œuvre que nous avons à réaliser.

Questions et réponses

(Avant de passer à l’explication de ce travail sur l’élimination des Moi, nous consignerons certains enseignements donnés par le V.M. Samael Aun Weor, lors d’un cours pour former des instructeurs nationaux et internationaux, au Monastère Gnostique de Guadalajara, au Mexique. Les disciples inscrits à ce cours se réunirent un jour avec le Maître qui apporta des précisions et des explications très intéressantes, en réponse aux questions des assistants, sur l’élimination de l’Ego).

Maître Samael : Un défaut découvert doit être un défaut éliminé. Avant de connaître et d’éliminer notre trait psychologique, nous devons travailler intensément de façon générale sur l’ensemble de nos défauts, puisque ce trait psychologique a des racines très profondes dans nos existences antérieures ; pour le connaître, il est nécessaire d’avoir travaillé inlassablement durant au moins cinq ans.

Question : Maître, vous nous avez enseigné que nous devons avoir de l’ordre et de la précision dans l’élimination des défauts, mais il y a quelque chose que je n’arrive pas à saisir, lorsque vous dites qu’un défaut découvert doit être un défaut compris et éliminé. Mais j’ai cru comprendre qu’il doit y avoir une succession dans le travail. Je vous pose cette question parce que, comme on sait, beaucoup de défauts se manifestent durant une journée : le matin, par exemple, pourrait se manifester la luxure, ensuite quelque chose nous met en évidence et alors surgit l’orgueil, puis quelqu’un nous engueule ou on passe proche de se faire renverser par une auto, et la colère s’empare de nous, etc. Nous voyons alors une succession de faits et de manifestations des défauts, c’est pour cela peut-être que je comprends mal cette question de la recherche d’un trait psychologique. Comment pourrions-nous comprendre cela et sur quoi exactement devrions-nous travailler ?

Réponse : Il faut avoir de l’ordre dans le travail, c’est certain, mais en tout cas, lorsque, le soir venu, tu relaxes ton corps, tu dois pratiquer l’exercice de rétrospection qui doit s’étendre non seulement sur ta journée mais aussi sur toute ton existence et même tes existences antérieures, à partir des événements qui se sont déroulés durant le jour. Tu devras alors passer en revue, visualiser, reconstruire les événements de la journée, et une fois qu’ils ont été recensés et reconstruits, tu procéderas au travail, d’abord sur un événement auquel tu pourras consacrer peut-être quinze minutes, puis sur un autre événement auquel tu pourras consacrer une demi-heure, puis sur un autre encore auquel tu pourras consacrer dix minutes, tout dépend, en fait, de la gravité des événements ; ainsi donc, en suivant l’ordre dans lequel ils se sont présentés, tu pourras travailler sur eux tranquillement et dans l’ordre.

Question : Et les éliminer un après l’autre, ou éliminer toute cette succession ?

Réponse : On doit aussi procéder par ordre. Dans tout travail sur n’importe quel élément psychologique entrent en jeu divers facteurs :

  1. La découverte.
  2. Le jugement.
  3. L’exécution.

On applique les trois moments à chaque élément étudié, c’est-à-dire :

  • Découverte, ceci concerne les circonstances dans lesquelles tu as découvert un défaut.
  • Jugement ou compréhension profonde du défaut.
  • Exécution, avec l’aide de la Divine Mère Kundalini.

C’est ainsi que l’on doit travailler, parce que si tu travailles sur tes défauts en les prenant un par un, pense un peu comment la chose va se présenter. Ce sera très difficile, tu n’en finiras jamais.

Je vais vous donner un exemple pour que vous compreniez tous très bien de quoi je veux parler : supposons qu’un homme quelconque surprend sa femme, son épouse, ou son amie, avec un autre homme ; sans doute ne le supporterait-il pas et il ne pourrait rester calme, et alors surgirait en lui, comme résultat, le Moi de la Jalousie, ensuite, il pourrait se sentir blessé dans son amour-propre, puis viendrait la colère bientôt suivie d’une foule d’insultes et d’injures, résultat de cette très mauvaise transformation.

Il va de soi que si cet homme voulait éliminer ces Moi un par un chaque jour, alors qu’en serait-il des autres ? Qu’est-ce qu’il en ferait, à quel moment travaillerait-il sur eux ? Cette façon de procéder s’avère de toute évidence impossible, car on ajournerait le travail sans jamais le terminer, sans aller jusqu’au bout de la démarche entreprise, et tout deviendrait très compliqué et ne pourrait se terminer autrement que par un échec.

Dans ce cas, il nous faut être pratiques, et pour cela nous devons travailler sur le terrain de la vie pratique, sur ce qui arrive chaque jour. Il faut donc cesser de théoriser sur des sottises et de penser à des choses impossibles à réaliser, il ne faut plus perdre de temps si en vérité nous voulons changer radicalement, sinon nous remettons toujours le travail au lendemain, et ce lendemain n’arrivera jamais. Il est nécessaire d’éliminer ce Moi qui laisse tout pour demain, car c’est aujourd’hui même que nous devons le faire. Nous devons travailler avec ténacité afin de créer la mémoire du travail.

Didactique de la dissolution du Moi

Nous donnerons à présent la didactique précise en ce qui concerne la Méditation de la Mort du Moi. Il ne faut pas confondre la divagation avec la Méditation. Au sujet de la Méditation de la Mort du Moi, il est indispensable de travailler avec l’imagination positive, la volonté créatrice et la concentration pour obtenir graduellement l’état de la véritable méditation. Cette pratique comporte diverses étapes, qui peuvent être réduites aux trois mentionnées précédemment : découverte du défaut, revoir les circonstances de sa manifestation ; jugement, ce qui englobe tout le travail de compréhension du défaut ; et enfin, élimination. Assis confortablement par terre ou sur une chaise, nous commençons par relaxer notre corps, pour mieux réaliser la pratique. Deuxièmement, il est nécessaire d’effectuer un exercice de rétrospection, afin de revivre et de reconstituer les différents événements et scènes de la journée, en revivant ces événements dans l’ordre même où ils se sont produits, et en les agençant successivement selon la façon dont nous allons travailler sur eux conformément à la gravité de la faute.

En troisième lieu vient l’observation sereine dans laquelle entre l’analyse réflexive sans identification d’aucune espèce, afin de comprendre la manière d’agir du défaut en question.

La quatrième étape c’est « l’analyse superlative unitotale » qui est en relation avec le bistouri de l’autocritique : on effectue l’incision du défaut, afin d’obtenir l’annihilation complète.

Vient ensuite, en cinquième lieu, le jugement, lors duquel nous devons invoquer le Kaom intérieur, c’est-à-dire, ce que nous avons appelé la « Réflexion superlative de notre Être ». Cette phase peut aussi être appelée la « Mise en accusation de soi-même », c’est une véritable instruction judiciaire où nous faisons le sommaire de toutes les charges que nous avons contre le défaut, les amertumes, les peines, les malheurs et tout ce qu’il nous a causé, sans rien omettre, nous devons énumérer tout ce que ce défaut nous a fait souffrir, afin qu’au terme de cette instruction il soit bel et bien exécuté.

La sixième étape, enfin, est appelée l’élimination. Nous devons alors invoquer à l’intérieur de chacun de nous la Shakti Kundalini afin de lui demander l’élimination ou l’annihilation totale du coupable, du condamné à mort, de l’Ego incriminé. Nous devons la prier avec notre cœur, et voir à l’aide de notre imagination et sentir au moyen de notre émotion comment elle l’exécute et annihile complètement, sans aucune pitié, car il doit en être ainsi. Nous la voyons clouer sa lance dans le cœur même du monstre, nous voyons ensuite comment, avec son épée flammigère, représentant le sperme sacré, elle décapite et incinère entièrement cet Ego, et nous voyons aussi celui-ci s’amenuiser jusqu’à devenir un petit enfant, pur et innocent, lequel représente la vertu accaparée par le Moi ; de ce petit enfant se libère une flamme de couleur bleue qui se fond dans notre cœur en suscitant à l’intérieur de chacun de nous la vertu même et en rendant une action de grâces. De cette façon, nous verrons, à travers le sens de l’auto-observation, qu’au fur et à mesure que le défaut mourra jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien, notre conscience s’éveillera et se développera.

Il est à noter que les gens mariés doivent effectuer cette pratique durant l’Arcane, durant l’union sacrée du Linga et de la Yoni, en demandant avec ferveur à leur Mère Divine l’élimination du ou des défauts qu’ils ont préalablement compris. Nos frères célibataires feront cela en réalisant la pratique du Vajroli Mudra.

Tout ceci suppose un processus prolongé et des souffrances volontaires de notre part, ainsi que beaucoup de patience et de ténacité ; il ne faut pas croire que c’est quelque chose de facile, mais il ne faut pas non plus nous mettre à ressasser les difficultés que nous allons avoir, car tous les problèmes seront peu à peu clarifiés et résolus à mesure que nous travaillerons toujours plus sur nous-mêmes. En un mot, le travail même nous donnera progressivement cette faculté de discernement quant à ce que nous devons réaliser et à la façon dont nous devons le réaliser.

C’est ainsi que nous devons, chacun, travailler, et laisser la Divine Mère accomplir aussi son travail. Elle sait ce qu’elle doit faire. Grâce au sens de l’auto-observation, nous verrons peu à peu les résultats. Si nous avons beaucoup de dévotion et faisons beaucoup de prières, « tout le reste viendra par surcroît ».

Voilà donc en ce qui a rapport au premier facteur de la Révolution de la Conscience. Nous espérons que tous nos frères auront compris cela et le mettront en pratique, s’ils veulent vraiment obtenir la Réalisation intime de leur Être. Chaque fois que vous éprouverez une certaine confusion quant au travail sur vous-mêmes, relisez ce petit livre qui n’a été conçu que dans le but de vous être utile.


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