Oui il y a l’Enfer, oui il y a le Diable, oui il y a le Karma

 

Chapitre précédent
Chapitre suivant

 

18. Cryptes souterraines

Je vois avec joie un groupe très choisi de visiteurs gnostiques, qui sont venus à Mexico après avoir assisté au Congrès gnostique international de la République du Salvador.

Nous allons poursuivre nos exposés, et j’espère que vous tous en tirerez les meilleurs bénéfices.

Après ce préambule, nous allons aborder le sujet qui nous préoccupe.

Il y eut, dans l’antique Chaldée et en Égypte, de merveilleuses catacombes, des cryptes souterraines où l’on cultiva les mystères.

Il n’est pas superflu de rappeler les cryptes de Thèbes et de Memphis ; indiscutablement, les premières furent encore plus fameuses.

Du côté occidental du Nil auraient existé à cette époque de longs passages profonds qui arrivaient jusqu’au désert de Libye.

On cultivait, dans ces cryptes, les secrets relatifs au Kuklos Anankes, le cycle inévitable, le cercle de la nécessité.

Au moment où nous parlons de ceci, il me vient à la mémoire le temple des Serpents, à Saint-Jean de Teotihuacan.

L’investigateur ésotériste pourra voir là en détail, sculpté dans la roche, le serpent à sonnette, et, ce qui est très étonnant, près du serpent sacré des Mystères aztèques ressort également, travaillé dans la pierre vive, l’escargot.

Nombre d’escargots resplendissent admirablement, de part et d’autre du serpent divin.

Il ne fait aucun doute que dans les cryptes souterraines de Chaldée, de Thèbes et de Memphis, on a réellement cultivé la sagesse du Serpent.

L’étude transcendantale du cycle inévitable, ou cercle de la nécessité, qui se développe sous forme spiroïdale ou d’escargot pendant la manifestation cosmique, est également très notoire.

Vous voyez, chers frères gnostiques qui m’accompagnez ce soir, l’intime relation qui existe toujours entre le serpent et l’escargot ; réfléchissez un moment à la profonde signification que les deux, le serpent et l’escargot possèdent intrinsèquement.

Évidemment, le Serpent est le pouvoir sexuel transcendantal, le pouvoir merveilleux qui nous amène à l’existence, la force qui engendre toute vie.

Tout ésotériste authentique sait très bien que le pouvoir sexuel serpentin de tout l’univers a pouvoir sur les tattvas et en conséquence, sur les élémentaux de la nature.

Le pouvoir serpentin universel engendre d’infinies créations : Devi Kundalini crée le corps mental, l’astral, l’éthérique, le physique.

Maintenant, Maha Kundalini, en d’autres mots, la Mère cosmique, la Mère Nature, a créé tout l’univers ou a pris la forme du monde ; elle a évidemment réalisé tous ses processus sur la base de la ligne spiroïdale dont l’allégorie très vivante est l’escargot.

Tout progrès intérieur ou développement intime est basé sur la spirale de la vie.

Nous pouvons donc dire, en parlant d’un point de vue personnel, que chacun de nous est un mauvais escargot au sein du Père.

On assigne à chaque âme, on lui octroie 108 existences pour son autoréalisation, et celles-ci se déroulent en spirales plus élevées ou plus basses (c’est là l’escargot).

Mais approfondissons un peu, chers frères, qui assistez ce soir à notre exposé. Nous allons étudier le Kuklos Anankes, le cycle inévitable ou cercle de la nécessité.

Le fait concret que ce sujet si profond ne soit étudié que dans les cryptes souterraines est très intéressant.

C’est indubitablement la même doctrine que celle de la transmigration des âmes qu’enseigna plus tard l’avatar Krishna en Inde.

Cependant, il est notoire que le Kuklos Anankes égyptien était encore plus spécifique… Nous avons déjà beaucoup dit, nous avons déjà affirmé dans ces exposés, ce qu’est la descente dans les Mondes infernaux ; nous avons mis une certaine emphase à dire qu’une fois accompli le cycle de 108 vies assigné à chaque âme, si nous ne nous sommes pas autoréalisés, nous entrons dans les Mondes infernaux.

Évidemment, dans ces régions submergées, nous involuons épouvantablement, jusqu’à arriver au neuvième Cercle, situé au cœur du monde ; là se désintègrent les perdus ; ils se réduisent en poussière cosmique.

Après la mort seconde (et ceci, nous l’avons déjà dit dans tous nos exposés précédents), l’Âme ou les âmes qui ont échoué resurgissent, sortent de nouveau à la lumière du soleil pour recommencer leur journée, en commençant une nouvelle évolution, qui doit débuter inévitablement de l’échelon le plus bas, qui est le règne minéral.

L’aspect intéressant du Kuklos Anankes égyptien réside précisément dans les spécifications, les diverses analyses et la synthèse.

Il est clair qu’il faut tenir compte du rayon dans lequel se développe chaque essence qui surgit de l’Abime et, en conséquence, de sa ligne de développement particulière.

Variées sont les familles végétales, les espèces animales ; distincts sont les éléments minéraux, etc.

Les Recteurs de la Nature ne pourraient pas faire passer toutes les essences qui surgissent de l’Abime par un même élément minéral, que ce soit le fer, le cuivre, l’argent, etc., ou par une famille végétale déterminée, ou par une espèce animale déterminée ; les Gurudeva doivent distribuer la vie sagement, parce que seules quelques essences peuvent vivre dans le fer, d’autres dans le cuivre, d’autres encore dans l’argent, etc., toutes ne pourraient pas passer par le même élément minéral.

Les familles élémentales végétales sont très bien organisées dans le Monde éthérique et les élémentaux ne pourraient pas tous être des pins ou de la menthe ; chaque famille végétale est différente ; il y a des plantes lunaires, mercuriennes, vénusiennes, solaires, martiennes, jupitériennes, saturniennes, etc.

Chacune des essences, selon son Rayon de création, devra se mettre en lien avec tel ou tel département végétal, et résoudre tout ceci, savoir répartir tout ceci, c’est quelque chose qui correspond aux Recteurs de la Nature.

Les espèces de la nature sont variées à l’extrême et il serait absurde de réincorporer des essences déterminées dans des organismes animaux qui ne correspondent pas à leur rayon de création ; certaines essences peuvent évoluer dans le règne des oiseaux, d’autres chez les quadrupèdes ; d’autres encore, chez les poissons de l’immense mer ; les recteurs de la vie doivent donc conduire sagement ces courants élémentaux, pour éviter des confusions, des anarchies et des destructions inutiles.

Enfin, l’entrée des courants de vie dans le royaume des humanoïdes rationnels est très délicate, il faut beaucoup de sagesse pour éviter des catastrophes.

Vous voyez donc ce qu’est cette doctrine de la transmigration des âmes, étudiée par les Égyptiens.

Wotan nous parle également d’un trou de serpent où il eut la joie de pénétrer.

La relation entre le trou de serpent ou de couleuvre, mentionné par Wotan, ici à Mexico et les cryptes d’Égypte et de Chaldée, est notoire.

Ce trou de couleuvre (ou de serpent) n’est autre qu’une caverne souterraine, une crypte de mystères, où ce grand Initié entra triomphalement…

Wotan dit qu’il put pénétrer dans ce trou de serpent, à l’intérieur de la terre, et arriver jusqu’aux racines du ciel, parce que lui-même était un serpent, une couleuvre.

Les Druides de la région celte britannique, en Europe, s’appellent également eux-mêmes des Serpents.

Il n’est pas superflu de rappeler le Karnak égyptien, et le Carnac breton, symboles vivants du mont du Serpent.

Il n’y a aucun doute que vous, mes amis qui me rendez visite, savez très bien ce qu’est le Serpent ; vous avez déjà cette information ; il ne me semble donc pas que la nouvelle soit récente.

Les hindous parlent clairement du Serpent ; il s’agit d’un pouvoir électrique sexuel merveilleux, du feu sacré qui se trouve caché en chacun de nous.

Il est indubitable que ce pouvoir igné, ou pouvoir serpentin, parait une couleuvre réelle ; c’est ainsi que la voient les clairvoyants.

Du point de vue anatomique occulte, je pourrais vous affirmer instamment qu’il ressemble à un serpent de feu enroulé trois fois et demie dans le centre magnétique du coccyx, base fondamentale de l’épine dorsale.

Parfois, je crains que vous ne m’ayez pas compris, mais je sais que vous avez lu mes livres, et donc l’enseignement que nous donnons ce soir ne saurait vous étonner d’aucune manière.

D’abord, il faut éveiller le feu et le faire monter par le canal médullaire jusqu’au cerveau ; ainsi seulement pourrons-nous nous transformer radicalement.

Ensuite (et ceci est le plus terrible), nous devons être avalés par le Serpent ; c’est ainsi seulement que nous pourrons nous convertir en Serpents ; c’est là l’enseignement de Wotan ; c’est la doctrine des Mayas et des Aztèques.

Nous ne pourrions jamais jouir des pouvoirs de la couleuvre sans avoir été auparavant avalés par elle, et ceci, malheureusement, nombre d’écrivains pseudo-ésotéristes et pseudo-occultistes l’ignorent.

Je veux pourtant que vous compreniez qu’il n’est pas possible d’être dévoré par la couleuvre sans avoir vaincu auparavant le Dragon.

Dans mon précédent livre intitulé « Les Trois Montagnes », je cite également le Dragon, mais j’ai voulu alors faire référence à un monstre abominable que tout être humain porte en lui, à côté des Trois Traitres et qu’il faut désintégrer dans les Enfers lunaires, inévitablement.

Je parle maintenant d’un Dragon différent ; je me réfère à la réflexion du Logos, à l’intérieur de nous, ici et maintenant ; l’authentique Diable, le Dragon sacré des Dracontiens, qui n’a rien de mauvais ni de pervers, malgré ce que supposent les gens ignorants.

Ce Dragon rouge, cette ombre du Logos solaire en vous, cet entraineur psychologique que chacun porte à l’intérieur de lui, nous met sur le chemin des tentations, afin de nous entrainer sur le chemin de la vertu.

Nous avons déjà dit, et je ne cesserai de le répéter à satiété que sans tentation, il n’y a pas de vertu ; plus fortes sont les tentations, plus grandes seront les vertus, si nous parvenons à sortir victorieux.

La tentation est feu, le triomphe sur la tentation est lumière. Ne regardons donc pas avec mépris Typhon-Baphomet, le Diable, parce que chacun le porte en lui-même, et il est l’ombre du Dieu intime.

Rappelez-vous, mes frères, que le Diable est tout contraste ; le Diable est l’ombre du Soleil, l’ombre de tout arbre, à la lumière de l’astre roi, la nuit, etc. Vu sous un autre angle, cette question vue sous un autre aspect, nous pourrions dire qu’en tant que Diable, il est l’envers de toute médaille ; pour les ténébreux, les gens qui vivent dans l’Abime, pour tous les démons, les Diables sont des anges, des dieux, la lumière, la bonté, la beauté, etc.

Si les gens qui vivent à la lumière s’effraient lorsqu’ils voient les démons, il est clair que les démons s’effraient quand ils voient les gens qui vivent à la lumière ; quand ils voient les anges, les archanges.

Je parle de quelque chose qui me concerne, que j’ai pu vivre, expérimenter par moi-même, de manière directe.

Que de fois, en entrant dans les Mondes infernaux, j’ai vu les ténébreux horrifiés, je les ai entendu s’exclamer : « Un démon est entré ! Défendons-nous ! » Eux, certes, ont ressenti de l’horreur en ma présence ; je suis un démon blanc pour eux et ils sont des démons noirs pour moi ; ainsi, le Diable est une question de contrastes, d’oppositions, etc.

Chez les Dracontiens, on vénérait le Dragon, c’est-à-dire l’ombre du Logos, l’ombre du Soleil spirituel, sa réflexion dans l’univers et à l’intérieur de nous-mêmes.

N’oubliez pas que derrière le soleil qui nous illumine est l’Elon phénicien ou Elion juif ; le Soleil central de cet univers dans lequel nous vivons, nous nous mouvons, où nous avons notre Être.

Il est normal que ce Soleil absolu sacré ait ses contrastes et oppositions ; en tout cas, son ombre en nous et à l’intérieur de nous est Lucifer, le grand entraineur psychologique que nous avons, pour notre bien.

Mais de grâce, je demande ici aux frères qui m’écoutent de comprendre ce que je dis sans avoir peur ; les résistances qu’il y a chez quelques-uns de ceux qui m’écoutent en ce moment sont dues aux préjugés, à la terreur, à l’information erronée de quelques prêtres dogmatiques.

Tous, étant enfants, nous avons reçu une certaine éducation et on nous a inculqué alors des idées négatives et préjudiciables, erronées et absurdes.

On nous a dit que Lucifer était un Diable terrible qui commandait toute la terre, qui nous emportait en un Enfer orthodoxe pour nous torturer dans des poêles, avec du feu, etc.

Je veux, mes amis, que vous sachiez une bonne fois que le Diable des religions orthodoxes n’existe pas ; le vrai Diable, chacun le porte à l’intérieur de lui.

Il y eut, au Moyen Âge, la secte gnostique des Sataniens, et aussi celle des Iscariotes ; les adeptes de ces sectes furent brulés vifs sur les buchers de l’Inquisition.

Il est dommage que la secte des Sataniens ne puisse être restaurée maintenant, faute de la documentation qui fut détruite.

Il est aussi quelque peu douloureux ce fait concret selon lequel Judas Iscariote, à cette heure même, est réellement considéré comme un disciple traitre.

Si nous analysons ce qu’est Satan, le Diable, Lucifer, si nous comprenons qu’il est seulement la réflexion de Dieu en nous, l’ombre du Soleil intime à l’intérieur de chacun, situé au fond de notre âme pour notre bien, de fait et de droit, nous rendrons justice à cette secte gnostique.

Mesdames et messieurs, le Satan orthodoxe, dogmatique, des sectes cléricales, n’existe pas ; l’authentique Lucifer est à l’intérieur de chaque personne et doit être compris de cette manière seulement.

Judas Iscariote est un autre cas intéressant ; réellement, cet apôtre n’a jamais trahi Jésus le Christ, il ne joue qu’un rôle que lui a enseigné son Maitre Jésus.

Le Drame cosmique, la vie, la passion et la mort de Notre-Seigneur le Christ furent représentés, dans les temps antiques, par tous les grands Avatars.

Le grand Seigneur de l’Atlantide, avant la seconde catastrophe transapalnienne, joua en chair et en os le même drame que Jésus de Nazareth. En une certaine occasion, un missionnaire catholique, qui arriva en Chine, trouva le même drame cosmique chez les gens de race jaune. « Je croyais que nous, les chrétiens, étions les seuls à connaitre ce drame ! » s’exclama le missionnaire. Confondu, il quitta l’habit.

Ce drame fut apporté sur la Terre par les Élohim. Tout homme cherchant l’autoréalisation intime de l’Être devra le vivre et se convertir en le personnage central de la scène cosmique.

Ainsi, chacun des douze apôtres de Jésus de Nazareth a dû jouer un rôle dans la scène. Judas ne voulait pas exécuter celui qui lui revenait ; il sollicita celui de Pierre, mais Jésus avait établi fermement la partie que chaque disciple devait symboliser.

Le rôle que Judas représenta, il dut l’apprendre par cœur et il lui fut enseigné par son Maitre.

Judas Iscariote ne trahit donc jamais le Maitre, l’évangile de Judas est la dissolution de l’Ego ; sans Judas, le Drame cosmique est impossible ; cet apôtre est donc l’Adepte le plus exalté et le plus élevé de tous les apôtres du Christ Jésus.

Chacun des douze, indubitablement, a eu son propre Évangile ; nous ne pourrions nier Patar, Pierre. Il est le Hiérophante du sexe, celui qui a les clés du royaume dans sa droite, le grand Initiateur.

Et que dirons-nous de Marc qui garda les mystères de l’onction gnostique avec tant d’amour ? Et de Philippe, ce grand illuminé dont l’Évangile nous enseigne à sortir en corps astral et à voyager avec le corps physique en état de Djinn ? Et de Jean, avec la doctrine du Verbe ? et de Paul, avec la philosophie des gnostiques ? Il serait très long de raconter ici tout ce qui est relatif aux douze et au Drame cosmique.

Le moment est arrivé d’éliminer de nos mentaux l’ignorance et les vieux préjugés religieux : l’instant est arrivé d’étudier à fond l’ésotérisme christique.

QMaitre, est-il vrai que les démons terrorisent et tourmentent les gens dans les rues ?

R. Je donnerais avec un grand plaisir une réponse à la question qui vient de l’auditoire. Quand nous nions le Diable des orthodoxes dogmatiques, nous ne refusons pas le Diable authentique qui existe à l’intérieur de chaque personne. Nous ne nions pas non plus les démons ténébreux de l’Averne, qui tourmentent les gens.

Pourtant, nous devons faire une totale différence entre ce qu’est l’ombre du Logos à l’intérieur de nous-mêmes (Lucifer) et ce que sont les démons ou agrégats psychiques ou anges déchus, etc.

Il y a des démons partout, au-dedans et au-dehors de nous : démons sont nos agrégats psychiques ; démons sont les agrégats psychiques du prochain ; démons sont Baël, Moloch, Bélial et beaucoup de millions et de milliards d’autres ; ceux-ci existent et inévitablement, nous devons nous battre contre eux.

QCher Maitre, quelle est la manière efficace de nous défendre des diables qui nous attaquent ?

R. Mes amis, il y a beaucoup de conjurations très anciennes par lesquelles il est possible de se défendre des attaques des ténébreux ; rappelons-nous la Conjuration des sept du sage Salomon, la Conjuration des quatre, le Pentagramme, etc.

Il convient spécialement de savoir que le Pentagramme, avec l’angle supérieur vers le haut et les deux angles inférieurs vers le bas, fait fuir les ténébreux.

QMaitre, je veux que Votre Grâce me dise si le cinquième ange qui vient combattre pour donner la sagesse intime de l’Être peut livrer et donner à l’humanité le grand enseignement à propos de Judas Iscariote ?

R. Mes amis, qui, ce soir, m’écoutez, chère dame gnostique qui avez posé la question ; au Moyen Âge, certains éléments réactionnaires, comprenant que Samaël, mon Être réel intérieur, le cinquième des Sept, enseigne la sagesse occulte révolutionnaire, donnèrent à l’ombre du Logos le nom de Samaël ; c’est-à-dire qu’ils me traitèrent de diable, mon délit étant de ne pas entrer dans leurs moules si étroits.

Il me revient maintenant de dévoiler, d’indiquer avec clarté le chemin, de faire la dissection de nombreux mots et concepts, afin que l’on voie ce qu’ils contiennent de vérité.

Je ne suis pas l’unique Initié à connaitre les mystères du drame cosmique ; je ne suis pas non plus l’unique qui ait l’honneur de connaitre le rôle de Judas, puisque, nous le savons, a existé la secte gnostique des Iscariotes, spécialisée précisément dans l’évangile du grand Maitre Judas, fidèle disciple de Notre-Seigneur le Christ.

Les ignorants cultivés, les coquins de l’intellect, les acolytes de nombreuses sectes mortes se sont lancés contre nous pour le fait même d’avoir divulgué ces questions. Cependant, nous accomplissons notre devoir et avec le plus grand plaisir, nous arracherons la lumière aux ténèbres, coute que coute.

On n’a pas rendu justice à Judas, je le répète, bien qu’il soit le plus exalté de tous les douze.

Ce qui arrive, c’est qu’il déplait horriblement à l’humanité d’éliminer l’Ego, et comme la doctrine d’Iscariote va précisément contre le Moi, contre le Moi-même, le plus naturel alors, est que les érudits mêmes des diverses écoles pseudo-ésotéristes et pseudo-occultistes le haïssent mortellement.

En tout cas, les quatre Évangiles ne peuvent pas être pris à la lettre morte ; ils sont écrits en clés ; ils ont précisément été élaborés par des Initiés et pour des Initiés.

QVénérable Maitre, si Judas Iscariote fut le plus exalté de tous les disciples du grand Kabîr Jésus, qui fut alors le traitre ?

R. Je réponds à cette question qui me vient de l’auditoire. Mes amis et frères gnostiques qui m’écoutez, le vrai traitre du Christ est à l’intérieur de chacun de vous ; ceci veut non seulement dire que vous avez trahi le Christ, mais encore que vous le trahissez quotidiennement d’instant en instant, de moment en moment.

Les Frères maçons savent bien ce que sont les trois traitres d’Hiram Abiff : Judas est le démon du désir, qui trahit le Christ intime, de seconde en seconde, Pilate est le démon du mental, qui est toujours en train de se disculper, de se justifier, de se laver les mains, de se déclarer innocent, etc. Caïphe est le démon de la mauvaise volonté ; chacun le porte en lui ; c’est celui qui ne sait pas faire la volonté du Père, celui qui fait toujours ce qu’il a envie de faire, sans que lui importent les commandements du Béni.

Les Trois Traitres assassinèrent Hiram Abiff, le Maitre secret.

Jésus, le grand Kabîr, avant de cristalliser en lui-même les trois forces primaires de l’univers, dut éliminer le Judas intime, comme chacun de vous devez le faire.

Tout ceci étant compris que l’Iscariote ne fit qu’accomplir un devoir envers son Maitre et représenter un rôle qu’il avait appris par cœur, nous devons rendre justice à cet Adepte, devant le verdict solennel de la conscience publique.

QMaitre, depuis les initiés du christianisme, la Bible sacrée connue comme le livre de la vérité divine, ne mentionne pas les apôtres sous le même nom que vous, n’enseigne pas non plus que Lucifer est l’ombre de Dieu. Pourquoi devons-nous donner plus de crédit à vos paroles qu’à ce qui se lit dans les saints Évangiles ?

R. Avec le plus grand plaisir, je vais donner une réponse à la question qui vient de l’auditoire. Cher monsieur, les quatre Évangiles furent écrits quatre-cents ans après le Christ, non par les Apôtres, mais par les disciples des Apôtres, et comme je l’ai déjà dit, ils sont écrits en clés.

Ce sont assurément quatre traités d’alchimie et de kabbale.

Nous y voyons, en analysant judicieusement les paroles du grand Kabîr Jésus, les paraboles chaldéennes et égyptiennes, la mathématique pythagoricienne et la morale bouddhiste.

Indiscutablement, le grand Kabîr Jésus a voyagé en Inde, en Chaldée, en Perse, en Grèce, en Égypte, etc.

Nous seuls qui avons étudié le Gnosticisme, qui avons approfondi l’ésotérisme caïnite, Satanien, Iscariote, Naassénien, essénien, pédaticénien, etc., connaissons certes ce que sont les mystères de Lucifer et le rôle que Judas réalisa et celui qu’eut à tenir chacun des douze Apôtres du Maitre Jésus, dans le Drame cosmique.

Ce n’est pas la Bible, précisément, qui va expliquer le rôle de chacun des douze ; commencez par connaitre d’abord à fond, cher monsieur, l’ésotérisme des douze signes zodiacaux et orientez-vous ensuite sur l’étude des religions comparées et des écritures gnostiques.

Vous pourriez, en étudiant la Pistis Sophia, ressentir beaucoup de choses. Il est dommage que ce livre ne se trouve encore qu’en anglais ; j’espère cependant qu’un jour prochain, il sera traduit en espagnol.

En tout cas, nous ne devons pas étudier La Bible à la lettre morte, car elle est écrite de manière symbolique, et ne peuvent la comprendre que les initiés.

Je ne suis pas le seul à connaitre tous ces mystères, mais je suis le premier à les dévoiler, à les rendre publics, pour le bien de l’humanité.

QMaitre, faites-moi la faveur de nous expliquer pourquoi Pierre a renié trois fois le Christ ?

R. Je répondrais à cette question avec grand plaisir. On dit que Pierre renia trois fois le Christ et il convient d’en comprendre la signification ; ceci, évidemment, est totalement symbolique ; on entend, par cela, que l’initié tombe et retombe en tentation, que ce soit dans le monde physique ou dans les Mondes internes, et il pleure et souffre l’indicible, mais s’il persévère, s’il est ferme, si, à la fin, il élimine l’Ego et le réduit en poussière cosmique, il se convertit alors en Maitre et parvient à l’autoréalisation intime.

 

Chapitre précédent
Chapitre suivant